Vincent Peillon était aujourd'hui l'invité de l'émission "Parlons Net" sur France Info. Avec David Abiker et son équipe, il a parlé de plusieurs sujets qui lui sont chers : l'éducation et l'avenir de l'école, le projet de primaires et le rassemblement des forces progressistes, la taxe Tobin, la VIe République, le rôle d'Internet en démocratie …
Monsieur Peillon,
Je n'ai pas lu votre livre et je réagis donc sur les propos concernant les enseignants que vous aez tenus dans l'interview (+50% de rémunération et de présence dans l'établissement).
Cette proposition ne me parais pas être opportune.
Je suis marié à une enseignante, en SES : elle fait 60km chaque fois qu'elle va travailler, ou qu'elle a une réunion au lycée, et ne peut pas obtenir de rapprochement du domicile avant au moins 10 ans, avec un risque en plus, en cas de suppression de poste, de se retrouver muter loin entant que dernière nommée. Ceci pour dire que les personnes organisent leur vie en fonction de leur condition et rythme de travail. On ne peut pas tout bouleverser comme çà.
Il y a pour moi une réforme fondamentale à mener, c'est de prendre en compte l'informatique comme vecteur essentiel de l'enseignement. Le lien entre l'élève et l'enseingnant doit passer par ce vecteur. Aujourd'hui, et depuis 20 ans, c'est la bricole dans l'éducation nationale à ce sujet. Les profs aujourd'hui doivent s'équiper en ordinateurs portable comme ils doivent continuer à acheter leur cahier de note, leur crée, leur chiffon et leur cartable. Ce n'est pas normal, déjà, en tant que salarié c'est à l'employeur de les équiper. C'est aussi problématique dans l'usage possible d'internet : les ordinateurs des lycées sont fournis par les régions puis dispatchés dans les établissement selon les rapports de force )interne (1 le technique, 2les langues parce qu'ils sont nombreux, 3 les autres). Le matériel est entretenu, par exemple, par un prof agrégé qui veut bien le faire, payé en heures sup. En effet, lors des transferts des TOS aux régions, il n'y avait pas de gestionnaires informatiques parmi les personnels TOS. Ces profs ne s'occupent pas du matériel perso de leur collègue, et il peut y avoir des incompatibilités entre matériels, progiciels utilisés, etc. Dans ces conditions, même s'il y a des efforts de faits de la part des enseignants et de l'inspection pour développer le travail colaboratif et travailler avec les élèves par internet, il y a manifestement une mutation à opérer qui ne l'ai pas, et qui risque fort d'aboutir à l'éclatement du système public et au consumérisme scolaire, grand danger de notre société avec le consumérisme sur la protection sociale et la santé.
Membre du PS (motion D, je crois au dernier congrés), je crois indispensable que le PS fasse du système éducatif l'axe majeur de nos préocupations. L'évolution technologique nous amène à revoir :
- la décentralisation (il est difficile de faire gérer le personnel enseignant d'un côté, le matériel et les locaux de l'autre, quand le matériel est une compostante qui devient essentielle de l'enseignement),
- les relations avec le privé sous contrat : la réforme de l'éducation peut se faire de deux façons : on laisse perdurer le système actuel, et le privé subventionné par le public et financé par des fonds privés (loi Carle), pourra s'organiser pour tirer le maximum de bénéfices d'Internet, provoquant la popérisation du secteur public ; soit on réussi ce que l'on a raté en 1984, c'est à dire l'absorption du privé sous contrat par le public, et une grande réforme de l'éducation, liée notmmanent à ce que je décris plus haut. Celà me semble possible, car la mentalité de beaucoup d'enseignants sous contrat et proche ce celle de beaucoup d'enseignants du public : ils sont au service de leur élève, et font du bénévolat pour les aider, ce qui est le premier marqueur du service public. Il n'y a pas plus de profs "à cours particulier" dans le privé que dans le public. La différence, c'est le confessionnel..
- utiliser intelligement les possibilité offertes par l'informatique. Par exemple, il y a de nombreux élèves dont la langue maternelle n'est pas le français : avec l'enseignement à distance, il y a possibilité que chacun de ces élèves puissent avoir l'enseingement de sa langue maternelle (le roumain, le hongrois, le fidjien, etc.), ce qui renforcerait les capacités à l'exportation de notre pays, tous en leur permettant d'avoir une matière forte, et leur culture reconnue par la République. L'enseignement de l'azeri n'est-il pas aussi important que celui du basque normalisé des années 1970 ?
- combattre les dérives actuelles dans l'enseignement : cours particuliers donnés par des enseignants parfois à leur propres élèves, pratique qui ne s'appelle pas corruption uniquement dans l'éducation nationale, ou dans des entreprises de cours particuliers, réviser le système d'évaluation des élèves, connaitre leur compétence, savoir-faire, savoir être, système de motivation) pour les faire évoluer en fonction de ce qu'ils veulent faire dans la vie
Il y a une importante réforme à mener dans l'ésducation, à mener celon nos valeurs. Quand nous reviendrons au pouvoir, en 2012, nous n'aurons pas le droit de la louper.
Rédigé par : Paul64 | 09 octobre 2009 à 23:37
Bonjour Vincent Peillon,
J'ai vu le film d'Yves Boisset sur la vie de Salengro, j'ai été bouleversée, par le jeu des acteurs certes, mais par le constat criant que le parti socialiste d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec les idéaux de Jaurès, Blum, Salengro...
Comme s'il n'y avait plus de combats sociétaux à mener... comme si la seule stratégie du PS était d'être sur la défensive face à la droite... comme si le PS était en train de mourir... de n'avoir plus d'idées.
Ainsi, cet article de Mustapha Kessous, journaliste au Monde, ne fait que traduire une vérité terriblement choquante, mais ce qui est plus choquant encore, c'est le silence de la gauche face à la banalisation du racisme... Un racisme chronique nourrit par ce sentiment d'insécurité que vivent les Français et qui ne les rend que plus individualistes et... racistes.
Il fut une époque, pas si lointaine, où la gauche toute entière, aurait crié haut et fort son mépris du racisme et de toute forme de discrimination... Nous, enfants d'immigrés, nous sentons délaissés aujourd'hui, abandonnés par ceux en qui nous avions tant crus... ceux aux côtés desquels nous avons mené de grands combats.
La lutte contre le racisme faisait partie des valeurs nobles et des grands combats de la gauche...
Où en sommes-nous ajourd'hui à l'heure où, je le disais plus haut, le racisme a pris racine dans notre société, et s'est sournoisement banalisé.
Le combat de Mustapha Kessous mérite bien une grande manifestation de la fraternité, au nom du respect des droits de l'homme, au nom des valeurs humanistes de notre République... Si j'étais responsable au sein de mon parti, voilà l'idée que je lancerai à tous les français, de gauche, comme de droite.
Mais voilà, une nouvelle échéance électorale absorbe le PS actuellement et le détourne, une fois de plus, de ses vrais combats.
Je voulais vous faire partager ma réflexion,
Bien amicalement,
Hada
(Lille)
Rédigé par : Hada | 26 septembre 2009 à 21:19
intéressant, les propositions de "nouveau service" pour les enseignants du secondaire. Ca me rappelle la video volée de segolene. Dommage que cette page de propositions assez précises ne soit pas 1) reprise dans les média 2) l'objet d'études plus précises ou 3), à défaut de 2), des refs biblio sur des études d'impact concernant des réformes proposées.
Que pense le "PS officiel" de ces propositions ?
N'est-ce pas étonnant que les journalistes posent des questions sur les potins et aucun n'a demandé combien couterait un tel programme (même si on a bien compris la leçon kantienne sur la fin et les moyens...)
Plus généralement, le livre est un peu meilleur dans sa partie "Peillon" que sa partie "Darcos" :),
mais surtout, les livres sont tellement plus intéressants que les blablas des journalistes, qui abaissent le niveau.
merci
Rédigé par : Marc-PS44 | 24 septembre 2009 à 23:24
Toujours au top mon Vincent.
Rédigé par : Josy | 24 septembre 2009 à 14:48