PARIS, 19 août 2009 (AFP) - L'eurodéputé PS Vincent Peillon, qui organise avec son courant "L'Espoir à gauche" des ateliers d'été à Marseille les 21 et 22 août, en invitant Marielle de Sarnez (Modem), Daniel Cohn-Bendit (Verts) ou Robert Hue (ex-leader PCF), prône une "majorité progressiste très large" pour gagner.
AFP : Vos ateliers d'été ne concurrencent-ils pas l'université du PS à La Rochelle ?
Vincent Peillon : Il n'y a aucune concurrence, on espère que ces journées seront utiles, non seulement au PS, mais à la gauche et aux progressistes, parce qu'on a bien besoin d'un petit signe d'espoir. Nous sommes le premier courant dans le parti, nous avons vocation à produire des idées, à nous rassembler. Nous le faisons dans un esprit très studieux, très ouvert.
AFP : Bien que vous vous réclamiez du courant de Ségolène Royal, elle ne sera pas à Marseille, pourquoi ?
L'association "Désirs d'avenir" est dans "L'Espoir à gauche" et sera présente à Marseille, puisque Jean-Pierre Mignard, Jean-Louis Bianco, Najat Belkacem, sont là. Ségolène Royal, on l'a vu depuis quelque temps, ne souhaite pas être présente dans des affaires internes du parti. C'est elle qui n'a pas souhaité venir dans ce rassemblement qui est celui de ses amis. La personnalisation n'est pas l'alpha et l'oméga de ce que nous faisons. Je me considère en bons termes avec Ségolène Royal comme avec les autres dirigeants du Parti socialiste.
AFP : Vous prônez une stratégie d'alliance différente de celle de la direction du PS...
Nous, nous insistons sur tous les rassemblements : quand les gens disent qu'ils peuvent partager avec nous un projet de société, il faut accepter de leur parler, toute attitude sectaire et renfrognée ne conduit à rien. Les Français nous demandent de proposer une alternative, l'objet des journées de Marseille c'est de dire "il y a de l'espoir, on peut gagner en 2012, il y des gens qui le veulent, il y des gens qui se parlent". Les personnalités qui sont à Marseille ne sont pas secondaires, on peut avancer sur des sujets lourds : éducation, fiscalité, questions de banlieue, développement durable. Si le MoDem, qui a très nettement dit ne pas soutenir la vision de la France de Nicolas Sarkozy - il a voté la motion de censure avec nous et dirige certaines municipalités avec nous - veut travailler avec nous à la définition du projet, tant mieux ! La question est le projet pour 2012, il faut constituer une majorité progressiste très large. Nous avons des réformes structurelles très importantes à faire - protection sociale, école. Pour les mener à bien, il ne faut pas une majorité ric-rac, il faut construire une majorité large de progrès. L'objectif est de voir à nouveau la gauche gouverner et gagner les élections.
Je suis en effet convaincu qu'il faudra dépasser les clivages et les sensibilités. Mais cette majorité nouvelle que l'on doit construire doit se faire d'abord autour d'un projet partagé. Il est bien pour le moment que chacun garde son indépendance pour faire ses propres propositions.
Par contre, l'exemple italien prouve qu'une alliance hétéroclite ne fonctionne pas. Je vois difficilement les convergences avec des communistes et certains socialistes. Il faut aussi laisser la porte ouverte aux radicaux et aux gaullistes. Bref il y a du travail et d'abord au niveau du projet et ensuite au niveau de la communication.
Rédigé par : Ludovic Collin | 20 août 2009 à 18:13