Ce lundi 26 octobre, Vincent Peillon a répondu aux questions de Jean-Jacques Bourdin sur l'antenne de RMC.
Refusant le débat simpliste sur l'identité nationale lancé par Eric Besson, il préfère "parler de la France", qui s'est "contruite autour de son école".
Il s'est ensuite exprimé sur divers sujets, allant de sa proposition de taxe Tobin verte au rassemblement progressiste qu'il organise le 14 novembre à Dijon.
Vous avez dit que le port de la burka n'est pas incompatible avec l'identité nationale. Or ce principe d'imposer toutes ces tenues pour masquer les femmes est totalement indéfendable car il est le signe manifeste du refus d'accepter les valeurs qui ont forgé notre république : droit de l'homme et donc droit de la femme. On revient à notre moyen-âge qui a connu les mêmes excès avec l'inquisition et son hypocrisie. Le Pape d'aujourd'hui est aussi sur la même ligne quand il prône le refus de tout moyen de contraception. Si des femmes prétendent qu'elles se voilent volontairement, c'est tout simplement de l'embrigadement. Quand depuis votre toute petite enfance on vous a lavé le cerveau, certaines personnes n'arrivent plus avoir le sens critique une fois adulte. En tant que républicain je suis contre tous ces excès religieux qui ne sont que la manifestation de la frustration de machistes qui cherchent à imposer leurs délires en se servant d'une autorité religieuse qui impressionne les esprits. Je trouve donc qu'il y a une contradiction gênante dans votre propos, quand vous vous affirmez républicain, ce que je crois, et favorable au port de la burka.
Cordialement.
Rédigé par : MARC FLANDIN | 06 novembre 2009 à 10:50
Je comprends les critiques du commentateur précédent. Je trouve intéressantes (je n'ai pas dit "j'approuve") les propositions de Vincent Peillon, mais j'aimerais qu'il vienne un peu dans l'arène pour en discuter. Ca fait 2 mois que son bouquin est sorti, je l'ai acheté, et au delà de principes généraux bien rédigés et certainement juste, certes, la partie "technique" mérite de grands développements, pour convaincre. L'eau ne doit pas rester à la bouche trop longtemps... C'est suite à un débat très précis, à une rédaction discutée de document qu'on pourra se faire un avis un peu carré. Donc on va voir ce qui sort du 14, mais j'espère que ça va causer précis et modalités pratiques.
C'est parfois un peu le pb d'image de V. Peillon : très occupé, nous explique bien qu'il pourrait reprendre son job de philosophe à plein temps s'il le voulait ; qu'il a un bouquin (un vrai) sur le feu.
Mais il faut aussi descendre dans l'arène (d'ailleurs sinon la philo va disparaître du CNRS et les postes ré-affectés en communication d'entreprise).
Rédigé par : Marc | 04 novembre 2009 à 20:51
Il y a quelques coquilles dans mon texte. Je réécris le dernier paragraphe pour qu'il soit compréhensible :
Si on veut limiter les bouchons, le stress, les émissions de carbone, la réponse est justement le travail en partie à domicile (comme les enseignants) voire en totalité.
Bref, pour répondre aux problématiques de notre temps, il faut faire exactement l'inverse que ce que vous prônez.
Rédigé par : Rodolphe DUMOUCH | 02 novembre 2009 à 13:39
M. Peillon,
Le PS, après avoir perdu les ouvriers et les chômeurs avec Martine Aubry a perdu les enseignants avec Mme Royal dont vous êtes le suppôt. Ils ne se font plus aucune illusion.
D'ailleurs, vous êtes dans la même ligne et partagez les mêmes lubies : par exemple augmenter la présence des enseignants pour qu'ils fassent de la garderie, par exemple renoncer aux savoirs pour faire du pédagogisme avec des fumistes comme Meirieu. Vous contribuez donc aussi à démolir l'école. Sarkozy et Darcos ont les mêmes objectifs pour l'école que Ségolène. Ce ne sont autres que les objectifs du FMI et de l'eurocratie. Votre susucre d'augmentation des salaires ne trompent personne. je n'en veux pas vos 50%.
Ce n'était vraiment pas la peine de passer l'agrégation pour finir comme ça.
Si vous étiez un peu intelligent, au lieu de casser du sucre sur le dos des enseignants en faisant de la grossière démagogie pour beaufs (confondre temps de travail et temps de présence), vous proposeriez plutôt d'étendre le travail à domicile et le télétravail à d'autres professions.
Si on veut limiter les bouchons, le stress, les émissions de carbone, le travail en partie à domicile (comme les enseignants) ou en totalité, il faut faire exactement l'inverse que ce que vous prônez.
Rédigé par : Rodolphe DUMOUCH | 02 novembre 2009 à 09:48
Vos propos sur BFMTV à propos du temps de travail des enseignants m’ont fait vivement réagir. Je suis enseignante en primaire. Sortie de l’IUFM en 1999 je suis donc Professeur des écoles. J’insiste sur ce terme de professeur car lorsque le métier d’instituteur a évolué on nous avait promis d’être traités de la même façon que les enseignants du secondaire. D’ailleurs à l’IUFM nous avions des cours en commun avec les futurs professeurs de lycée et collège.
Mais dès notre arrivée sur le terrain, l’égalité de traitement est utopique. Alors qu’un enseignant du secondaire est tenu d’assurer 18 heures hebdomadaires, un enseignant du primaire doit lui en effectuer 27 (soit les 50% de plus que vous défendez) et ceci pour le même salaire. Salaire qui est annualisé. (Et oui, les fameuses trop grandes vacances des enseignants ne leur sont pas payées).
Certains rétorqueront qu’il est plus difficile de préparer une leçon de littérature en première qu’une leçon de lecture en CP. Est-il si facile que cela de se mettre à la place d’un enfant de CP pour comprendre quels sont les mécanisme qui aboutiront à la maîtrise de la lecture? Est-il plus long de choisir un texte et de le comprendre ou de couper des centaines d’étiquettes qui permettront aux élèves de les associer pour créer des mots, des phrases… ? Et oui car chaque heure de classe nécessite le même temps de préparation et de correction.
Pour la période allant du 1er septembre 2008 au 31 août 2009, j’ai comptabilisé 1830 heures de travail et seules 1440 ont été rémunérées. Si on commençait par reconnaître ce travail en amont des professeurs.
J’aime mon métier passionnément. Je ne regrette jamais de l’avoir choisi mais ce genre de discours démagogique qui vise à discréditer ma profession et à la rendre seule responsable des maux de la société m’exaspère de plus en plus. Si vous tenez vraiment à sauver l’école opposez-vous au démantèlement des IUFM qui va mettre des générations entières d’élèves en face de professeurs qui n’auront pas été formés. (Connaître une notion est une chose savoir la transmettre en est une autre)
J’aime mon métier et je crois encore que l’école est la seule voie pour s’élever dans la société et soyez assuré que ce n’est pas en parlant d’absentéisme et de temps de travail des enseignants que l’on redonnera confiance aux Français dans leur école.
Rédigé par : Laure | 28 octobre 2009 à 11:09