Bourdin & Co, RMC / BFM, le 05/01/2010
A l'occasion de la sortie du Livre de Lionel Jospin, Vincent Peillon, qui fut son conseiller, revient sur le bilan socialiste de 1997 à 2002. Il reconnaît des erreurs mais ne veut pas tout rejeter, loin de là.
Première partie :
Deuxième partie :
Lionel Jospin est de retour sur le devant de la
scène, avec un livre « Lionel raconte Jospin » (sortie ce jeudi 7
janvier) et une interview documentaire en deux parties réalisée par Patrick
Rotman et diffusée sur France 2 en deux fois 90 minutes les 14 et 21 janvier.
Vincent Peillon, vous avez été conseiller de Lionel Jospin entre 1995 et
1997... Vous n'avez pas lu ce livre, on en sait peu de choses, mais Lionel
Jospin y dit : « J'ai surestimé le rejet de Jacques
Chirac, j'ai surestimé la perception positive de mon bilan, j'ai sous-estimé
l'impact qu'avait la division de la Gauche, j'ai sous-estimé le premier
tour. »
« C'est ce que je trouve intéressant. Depuis 2002,
nous avons eu une défaite politique historique, cuisante qui, pour moi, est une
défaite des socialistes. Mais qui est une défaite de la France aussi,
dont nous ne sommes pas sortis. Difficulté française très particulière
qui avait conduit à mettre au second tour de l'élection présidentielle, un
raciste, un xénophobe un antisémite. Nous n'avons pas tiré le bilan,
sérieusement, de la politique que nous avions conduite de 1997 à 2002.
Lorsque j'ai créé le nouveau parti socialiste en 2002, au premier congrès,
c'était justement pour justement faire cette analyse : qu'était-il arrivé
dans la bagarre entre les classes populaires et les classes moyennes ?
Pourquoi avions nous baissé les impôts en 2002, de 100 milliards ?
Etait-il nécessaire de privatiser autant ? Est-ce que nous avions eu
raison de faire le quinquennat et l'inversion du calendrier ? Est-ce qu'il
ne fallait pas se poser comme l'avait fait Henri Emmanuelli dès 2000, la
question salariale suite à la réduction du temps de travail ? Est-ce qu'il
était judicieux de ne pas avoir appliqué la réduction du temps de travail dans
la fonction publique ? Après la question, c'est : est ce que nous
avons bien fait ?
Nous n'avons pas de problème de compétitivité en France mais un problème
avec le SMIC (1050 euros nets par mois) et le déroulement des carrières. Dans
la Somme, ils commencent à 16 ans dans des conditions de travail déplorables et
à 60 ans, ils touchent toujours le SMIC. Il n'y a aucune progression de carrières.
Nous n'avons pas été performants, efficaces dans ce domaine et nous avons perdu
les Français des couches les plus populaires. Nous n'avons pas été
suffisamment clairs sur la sécurité...
Mais je pense quand même que Lionel Jospin a été, peut-être, le meilleur
premier Ministre de la Ve République. Car ce bilan-là c'est aussi la
réduction du chômage, c'est aussi trois points de croissance pour la France, la
priorité à l'éducation, c'est la première loi sur l'innovation, c'est la CMU
(Couverture maladie universelle) pour ceux qui étaient le plus en difficultés,
c'est l'APA (Allocation Personnalisée d'Autonomie) pour les personnes
handicapées et les personnes âgées...
Mais il n'y a pas de bon pouvoir... Et un bon politique c'est quelqu'un qui est
capable de se critiquer en permanence. Quand on perd les élections ce n'est pas
parce qu'on est personnellement mauvais - Lionel Jospin est un homme d'une
grande qualité - ce n'est pas non plus uniquement parce qu'il y a des problèmes
de stratégie politique... Et il y en avait avec la Gauche plurielle.
@ Colin | 06 janvier 2010 à 19:49
Ce genre de propos en forme de raclure de bidet n'apporte rien à personne, et en tous cas pas à Ségolène je te prie de le croire, elle a du souci à se faire si ses "soutiens" se signalent principalement, non par des posts mesurés, argumentés, nuancés, intelligents : mais par quelques petits trolls anonymes comme toi (toujours les mêmes peut-être), s'empressant d'éructer sur les forums ou les blogs dès qu'il s'agit de Peillon...
Rédigé par : barricades | 07 janvier 2010 à 00:59
M Peillon je vous pensais encore démocrate et penchais en votre faveur dans votre différent avec Ségolène Royal : je suis au regret de constater que vous agissez comme un stalinien (en viendrez vous à rectifier les photos de 2007 ? )
Rédigé par : Colin | 06 janvier 2010 à 19:49
Les vidéos de l'émission sont là, parties 1 et 2 :
http://www.dailymotion.com/video/xbr9af_vincent-peillon-bourdin-rmcbfm-5-ja_news
http://www.dailymotion.com/video/xbr8v8_vincent-peillon-bourdin-rmcbfm-5-ja_news
Rédigé par : antennerelais | 06 janvier 2010 à 00:22
Vous avez presque raison de penser que Jospin était l'un des meilleur premier ministre de la Vème République (CMU, 35H, emplois jeunes, parité intégrale, création des IUT, accès au dossier médical, présomption d'innocence, sans oublier le congé de paternité, la loi contre le bizzutage, traité de Nice sur le plan européen et...la coupe du monde de football...) mais alors pourquoi a-t-il été battu par Le Pen? une gauche divisée (comme toujours)...à titre personnel, j'opterais pour Pierre Mauroy en souvenir du formidable élan de progrès social qu'a suscitée l'election de F.Mitterrand : abolition de la peine de mort, 5ème semaine de congés payés, la semaine de travail à 39h, la libéralisation de la presse et de la télévision, la démocratisation syndicale dans l'entreprise, la dépénalisation de l'homosexualité, l'égalité parfaite des pouvoirs entre homme et femme dans les régimes matrimoniaux (pardon, çà c'est Fabius en 1985), le départ à la retraite à 60 ans, la décentralisation avec cette fameuse phrase de F.Mitterrand "la France a besoin de la centralisation pour se faire, la France a besoin de la décentralisation pour ne pas se défaire", il a réussi là ou De Gaulle avait échoué et dû démissionner en 1969, c'est cette Gauche là qui nous manque, cette Gauche innovante, porteuse d'ambitions collectives, cette Gauche généreuse, ouverte, combative, cette Gauche qui a su proposer à la France de se réinventer pour renouveller son avenir, cette Gauche qui protége les plus faibles d'entre nous, cette Gauche forte et progressiste qui a su convaincre parce qu'elle était convaincante, parce que son leader était exceptionnel : F.Mitterrand, voilà 14 ans qu'il s'en est allé, et son souvenir et le souvenir de tout ce qu'il a su apporté à la France et aux Français restent intacts, c'est cette Gauche là qu'il faut retrouver bon sang, allez, on s'impatiente!
Rédigé par : Jarnac | 05 janvier 2010 à 15:44