Vincent Peillon est intervenu lors de l'Assemblée Générale des militants PS de la Fédération de Paris, qui se tenait hier soir à la Mutualité. Voici un extrait du verbatim.
Comment ce congrès peut-il être un congrès utile, un congrès réussi ?
On pourrait ne pas se poser cette question, si nous n'avions pas connu quelques congrès inutiles. Comment éviter les erreurs que nous avons pu commettre? Peut être faudrait-il enfin se poser la vraie question ! Or, elle n'est ni une question de personne, ni une question de circonstances.
La Gauche a très peu gouverné dans notre pays. Ce n’est pas le cas des autres pays européens, tout au long du 20ème Siècle.
Et lorsqu’elle a enfin pu gouverner sous la Vème République, elle n’a jamais gouverné dans la durée. L’effort que nous avons fourni collectivement de 1995 jusqu’à 97 était animé − souvenez-vous des discours et celui de François Hollande et celui de Lionel Jospin − par l’idée qu’il fallait inscrire l’action de la gauche − action de transformation sociale, de justice et de liberté − dans la durée.
Nous n’avons pas réussi.
L'enjeu de ce congrès s'il doit être utile à ce parti, utile à la France, utile à l'Europe, c'est de se poser la question : que devons nous faire ensemble pour pouvoir non seulement reconquérir le pouvoir mais aussi agir au pouvoir, pour que nous transformions la société dans le sens de nos valeurs et dans la durée ?
Il y a là peut être une différence essentielle dans ce congrès.
Il y a ceux qui voudraient nous faire croire – et nous avons connu cela après le 21 Avril − que dans le fond, ce sont des questions circonstancielles qui amènent la gauche dans ces défaites, des questions de personnes (ceux qui n’aimaient pas le candidat de 2002), ou encore des questions d’alliances (et ce ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui, c’est la gauche plurielle qui nous aurait fait tressaillir).
Je pense en revanche que nous devons nous interroger pour savoir si ce qui nous a conduit à ces défaites au niveau national ne serait pas, plus sérieusement, un problème lié à l’action que nous menons quand nous gouvernons, un problème lié au projet que nous portons lorsque nous sollicitons les suffrages.
Ce congrès sera utile si nous abordons la question de la doctrine, celle des idées, celle du projet. Tous les autres débats sont des manières d’esquiver ce vrai problème.
(merci à
RichardTrois pour la vidéo)
Nous vous proposons 3 orientations majeures.
La première, c'est un nouveau modèle de développement où la question économique, la question écologique et la question sociale marchent ensemble. Une stratégie offensive dans la mondialisation, qui nécessite une réorientation volontaire de la construction européenne.
La deuxième orientation, la refondation républicaine. Nous assumons toutes nos victoires et toutes nos défaites, toute notre histoire mais alors il faut assumer aussi ce qui nous a fait mal dans l’exercice de la gauche au pouvoir : les territoires perdus de la République, l’impossible réforme fiscale et un pays qui continue à faire de la redistribution à l’envers, une école qui n’est pas celle que nous souhaitions, les enseignants et les autres, une école de l’égalité des chances et de l’émancipation des personnes et l’égalité. C’est une refondation républicaine qui s’assume dans la bataille idéologique : nous voulons l’égalité parce que seule l’égalité permet l’émancipation des personnes.
Aucune grande réforme sociale de la gauche n’a pu être opérée sans réforme démocratique, c’est la grande synthèse de Jaurès. Et les réformes sociales qui ont été difficiles pour nous, c’est précisément celles qui n’étaient pas portées par une mobilisation de la société. C’est pour cela que nous disons, il faut la démocratie jusqu’au bout, il faut la VIème République, démocratique, sociale, laïque.
Nous avons ce travail de doctrine à faire, nous avons à tracer le chemin d’une espérance. Nous aurons à nous rassembler. Mais cette fois-ci rassemblons-nous autour du changement, et non du conservatisme, et non dans la peur. Rassemblons-nous pour faire bouger les lignes, rassemblons-nous pour faire gagner la gauche, pour le nouveau parti socialiste.
bravo vincent courage nous sommes vous
TOI oui tu es le renouveau du parti merci pour ce vous avez dit hier a lyon pour
adhents adhentes je me retrouve beaucoup dans ta vision de la politique et dans
la motion E.
j'espere que d'ici mardi soir nous aurons
boucler la boucle en informant un maximum
d'adhrents et adhrentes de faire le bon choix avec la motion E et que vendredi
un message clair soit donner pour repartir de plus belle alors avancont tous ensemble pour la motion E
AbiENTOT
UN MILITANT
Rédigé par : banlieues avec segolene | 02 novembre 2008 à 13:51
Merci Vincent pour toutes vos interventions si claires et si pertinantes et que pensez vous des methodes rances de l'équipe Jospino Delanoiste Hollandaise qui envoie sur les plateaux France Inter et sur la 2 "on n'est pas coché" Sylviane Agazinski la femme de qui vous savez pour démolir Ségolène?Hier soir ce fut odieux.Je fonde baucoup d'espoirs sur Ségolène et son équipe dont vous.Je n'en peux plus de ce PS de mosissures.Merci pour tout.
Rédigé par : Paul | 12 octobre 2008 à 19:27
Chers amis
Chers camarades
Le 6 novembre, nous apporterons notre voix à la Motion E, à Ségolène Royal et à ses colistiers, à des idées auxquelles nous croyons, à un projet que nous voulons porter, à des valeurs incontournables...
Mais au-delà de tout cela, au-delà de nos convictions profondes, au-delà de la confiance en Ségolène, confiance réfléchie et non sectaire dans laquelle personne ne parviendra à nous enfermer, au-delà de tout cela, c'est pour un Parti Socialiste fondé sur d'autres bases que nous allons voter...
En un mot, nous allons voter pour NOUS! Nous allons voter pour les MILITANTS, cette base aussi incontournable que les valeurs qu'elle défend! Chacun votant pour tous, fraternellement!
Lorsque le 6 novembre je glisserai mon enveloppe dans l'urne, j'aurai forcément une pensée pour celle qui m' a donné envie de reprendre le chemin long et difficile de la politique, mais je penserai aussi à mon camarade militant, à toi de Nantes, à toi de Brest, à toi de St Etienne, à toi de Corse, de Provence, d'Aquitaine, du Nord, à vous toutes et tous qui donnez sans compter et auxquels on n'a pas toujours rendus, même si nous ne militons pas pour une quelconque reconnaissance... Je penserai à toi Benoit, parti sous d'autres cieux mais que j'aime comme un frère, fraternellement camarade! Je penserai à toi le sympathisant qui ne pourra pas voter pour que l'avenir de ce parti que j'ai au coeur et au corps puisse t'apporter l'espoir d'avoir envie... Je penserai à toi l'étranger apeuré, traqué... Je penserai à mes jeunes élèves que je regardais ce matin en me demandant: "Toi Céline, toi Pierre, toi Rachel, Gael, Yasmine, Bertrand... Que sera demain pour vous?"... Je penserai à ceux qui ne nous suivent pas, mais dont je partage les inquiétudes, quels que soient leur camp... Fraternellement... Sereinement...
Nous ne votons pas pour nous... Mais pour vous toutes et tous, qui passez par-là et nous lisez...
Sans haine... Sans autre désir que de donner envie d'avoir envie, de dire à celui qui a peur, non pas de l'avenir, mais de ne pas en avoir du tout, que tout est possible...
Tout est possible...
Le 6 novembre, je ne penserai qu'à vous et, "un peu", à elle...
Fraternellement votre...
Amitiés
Chris
Rédigé par : chris | 10 octobre 2008 à 22:29
Vincent, je viens de te voir et surtout de t' entendre à Lézignan et je dois dire que j' ai été agréablement surprise; je ne te connaissais pas ce talent d' orateur, de tribun ;quant au fonds , c' était juste.Gageons que cette motion ,remporte un maximum de suffrages; afin de nous tourner vers l' avenir ,enfin! LAURE
Rédigé par : gaibrois | 10 octobre 2008 à 00:31
Merci Monsieur Peillon pour ce beau discours. Je connaissais le débatteur et le penseur, je découvre un bel orateur. Vous redonnez de l'espoir à tous ceux qui, comme moi, déséspèrent de la gauche. Vous incarnez pour moi - avec d'autres - l'avenir du socialisme. Une question magré tout : qu'est ce qui vous différencie tant du courant incarné par Benoît Hamon et Jean Luc Mélenchon (deux autres personnalités pour lesquelles j'ai la plus grande estime) ? Il semble y avoir tant de force dans ce parti, tant de potentiel. Pourquoi est il encore embourbé ? Il me semble quant à moi qu'une plus grande implication de personnalités politiques dans les luttes sociales quotidiennes donnerait davantage de crédibilité et de puissance aux discours des dirigeants du parti. Voir les visages de certains grands noms derrière plusieurs banderoles de manifestants ramènerait dans l'esprit de beaucoup l'idée que le PS est aussi un parti populaire. Il le remettrait dans l'action. Il renforcerait sa crédibilité. N'est ce pas un terrain qui a été trop abandonné par les socialistes ? Quoiqu'il en soit, bravo pour cette belle énergie qui m'a remis du baume au coeur.
Rédigé par : Vincent | 09 octobre 2008 à 14:31
je partage tout à fait ce constat et par ailleurs je vois dans les différentes motions des liens à tisser pour travailler dans la durée. Considérons les motion P.Eco et Utopia comme un horizon à nous penser différemment, un moyen de nourrir notre parti pour qu'il avance avec cohérence, crédibilité et surtout en étant lisible pour nos électeurs.
S'inscrire dans la durée ne n'est pas choisir Benoit,Bertrand,Martine ou Ségolène mais choisir celui qui sait le mieux stimuler notre parti à se penser et à être.
Incarnons nous dans ce qui nous rassemble, dans un programme où les thèmes du libéralisme, de l'économie, de l'immigration, de l'éducation, de la recherche ... ne nous divisent plus mais nous unissent. Pour cela parlons la même langue, entendons les mêmes termes derrière les mêmes mots.
Merci Vincent pour le niveau de tes propositions.
Bien à vous tous, les amis socialistes
Rédigé par : G.Roche | 08 octobre 2008 à 15:45