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26 novembre 2009

Commentaires

Senatus Populusque Romanus

Très rapidement :

@ Magguy : il y a les projets concrets qui posent problème, vous avez raison je crois (par exemple le temps de présence des enseignants et là ça peut poser problème car il leur faudra des bureaux aux enseignants s'ils restent au-delà du temps de cours dans les établissements... problème par exemple);

Il y a la signification que l'on donne à l'école : il n'est pas vain de rappeler pourquoi elle a été créée même si elle n'est pas toujours à la hauteur du projet; même si on aimerait lui faire faire autre chose.

Vous savez moi, je suis pour le communisme des enfants en un sens très précis. Je pense qu'en dernière instance c'est la société toute entière qui est responsable de la défaillance des familles, la société doit libérer les enfants de la pesanteur, des atavismes et des tares familiales. Je ne crois pas que cela soit langue de bois! C'est du Platon : la société libère des familles que l'on n'a pas choisies et qui parfois maltraitent.

@ une citoyenne apolitique. Je pense que vous avez raison et que le rapport famille - école - société civile est très problématique. Je ne pense pas sur ces points avoir la même analyse que la vôtre, ni les mêmes solutions. Je ne pense pas que l'enseignement soit une fonction comme une autre : les enseignants sont des fonctionnaires comme les autres, mais le savoir qu'ils transmettent et au service duquel ils sont doit être remis au centre de la société. Je ne pense pas que les enfants doivent être au centre du système éducatif, je ne pense pas que la satisfaction des besoins consuméristes doivent être au centre du système social. Je crois, mais cela n'engage que moi, qu'à l'école, ce sont les denrées mentales qui sont au centre et qu'on ferait bien, pour l'intérêt général, de remettre du savoir au centre plutôt que l'art d'arriver et de ruser à son profit et au détriment des autres.

Votre point de vue est plus sociologique, le mien plus philosophique. Je pourrais argumenter pour expliquer pourquoi je pense que le point de vue philosophique est plus nécessaire aujourd'hui à condition qu'il soit aidé par les analyses sociologiques à même de donner aux idées un appui dans la réalité.

Bien à vous,

Magguy

Ils sont vraiment très marrants et très langue de bois ceux qui répondent à "une citoyenne apolitique"; c'est comme si les réflexions sur l'école sont nées à Dijon ou dans le livre écrit par M. Darcos et M. Peillon! C'est comme si l'école commençait à Dijon.
J'ai lu tous les blablablas qui y ont été proférés et que l'on a toujours sortis et ressortis au cours de ma carrière d'enseignant.
Ce qui m'étonne, c'est le fait que les syndicalistes n'aient rien dit, surtout en ce qui concerne le temps de travail et de présence des enseignants du secondaire à l'école; cette proposition diffusée insidieusement dans le but de nuire à Ségolène Royal en 2007 avait pourtant provoqué de vives réactions de la part des syndicats d'enseignants.
Rien de nouveau sous le soleil de Dijon, absolument rien de nouveau que nous n'ayons déjà expérimenté!
Nous présenter cela comme un débat de fond, ou comme une trouvaille de M. Peillon, c'est se moquer du monde!

Une citoyenne apolitique

@ SPQR

Ainsi quand on ne partage pas votre opinion, ce sont des préjugés proférés sur un ton grand seigneur et c'est irritant !!! Je dirais que votre réponse est un jugement pas un argument.

Pour répondre à la 1ère partie de votre commentaire, je dirais que
vous oubliez que l'enfant prend aussi conscience du monde qui l'entoure à travers les livres d'images, les médias, les activités extra-scolaires, sa famille, les habitants de son quartier, les autres enfants quel que soit leur âge...On évolue aussi tout au long de sa vie, la "socialisation" d'un individu ne se fait pas qu'à l'école. Ce qui montre bien que l'intégration scolaire ne saurait être la réponse adéquate à l'identité nationale. Le PS fuit le débat, il cherche seulement à éviter d'affronter les problèmes de notre société.

Je vous cite : "C'est en partie parce que les gens ont globalement une idée aussi vague de l'école que la vôtre et préfèrent la famille ou le curé à l'instituteur..."

L'école, une idée vague ??? Non c'est bien concret au contraire parce que c'est du vécu pour tous(n'est-ce pas obligatoire au moins jusqu'à l'âge de 16 ans ?)

Et pour la plupart des enfants, la famille n'est-elle pas le premier contact, le premier lien avec la société ?? N'est-ce pas avant tout les parents ou tuteurs qui sont responsables des enfants ?

D'autre part, si l'enseignement était de qualité dans tous les établissements scolaires, y aurait-il des parents qui choisiraient d'enseigner eux-mêmes le programme scolaire à leurs enfants avec l'aide d'internet entre autres ?

Qu'est-ce qui vous permet en plus de dire que je préfère la famille ou le curé à l'instituteur ? Par ailleurs, pourquoi faudrait-il opposer la cellule familiale à l'école ? Je pense qu'en France, contrairement à d'autres pays, les instituteurs et professeurs n'ont justement pas associé les parents aux activités scolaires. Comme la classe politique, beaucoup d'enseignants vivent sur une autre planète que celle des parents de leurs élèves (ou des citoyens sans enfant). Pour moi, famille et école sont deux milieux complémentaires, et je ne place pas l'instituteur au-dessus d'autres professions ou membres de la société.
Et malheureusement, pour certains enfants, de milieux défavorisés notamment, école et famille n'ont pas assumé leur rôle respectif et les ont laissés tomber.
Et non, si l'école est en panne ce n'est certainement pas ma faute parce que je ne suis ni enseignante ni mère d'enfants scolarisés !

Pour en revenir enfin aux propos de Mr Peillon sur l'identité nationale, non celle-ci ne peut se définir uniquement par rapport à l'école parce que cette définition est réductrice et exclut tous les citoyens Français, résidents européens et étrangers qui n'ont pas d'enfants scolarisés, et même les parents des enfants scolarisés. Et comme je l'ai déjà démontré, l'école ne résoudra pas tous les problèmes et encore une fois l'immigration affecte l'éducation...

Je répète également que Mr Peillon est député européen et non député national. Il devrait travailler sur les problèmes et projets de société avec ses confrères au PE au lieu par exemple de polémiquer avec les membres du PS.

SPQR

A "une citoyenne apolitique",

Je ne sais pas d'où vient votre ton grand seigneur mais c'est assez irritant surtout quand c'est pour proférer les plus gros préjugés possibles.

Je n'ai qu'une question à vous poser? Comment pouvez-vous rendre les hommes spontanément indépendants ou liés à ce qui leur est proche (famille, traditions, habitudes ataviques...), disposés à se lier à des personnes qu'ils ne connaissent pas, à changer leurs habitudes et à penser général, c'est-à-dire à ne plus se considérer comme le centre mais comme une partie d'un tout plus grand?

Il me semble que l'école est une bonne réponse à cette question : qu'elle a longtemps joué ce rôle de développement des vertus civiques par le développement des vertus intellectuelles. Mais, l'école est, en ce moment, un peu en panne de ce point de vue là. C'est en partie parce que les gens ont globalement une idée aussi vague de l'école que la vôtre et préfèrent la famille ou le curé à l'instituteur. Dommage!

Je trouve que c'est un beau projet. Il vaut le coup d'être tenté. Peut-être que cela sera sans vous...

Je ne sais pas si c'est ce que Peillon répondrait, mais c'est ce que j'ai envie de vous répondre...

SPQR.

Une citoyenne apolitique

Mr Peillon,bonjour.

Je ne comprends pas très bien pourquoi, alors que cette semaine vous êtes au Parlement européen, (ce qui n'arrive finalement pas très très souvent dans l'année, vous répondez à des questions de politique intérieure posées sur un site media. Ceci me surprend d'autant plus que vous ne répondez pas aux commentaires et questions posées sur votre blog !!

Je ne vois donc pas l’intérêt de faire d’autres commentaires puisque mes précédentes questions sont restées sans réponse. Je me permets toutefois de les renouveler car ces questions ont été évoquées sur le chat de Metro. L'éducation et l'immigration sont par ailleurs des thèmes d'actualité dans d'autres pays européens et devraient donc être débattus au Parlement européen.

Bien sûr merci encore une fois pour votre réponse.

Question (time) :
Selon Le Monde du 14/11/09, "Identité nationale. La gauche répond : intégration scolaire", Mr Peillon aurait dit que l'identité nationale "ne se définit pas par rapport à l'étranger, l'immigration, la race ou le sol"... "elle se définit par rapport à l'école"

Je pense que Mr Peillon et le PS pratiquent la politique de l'autruche et essaient de détourner le débat sur les questions urgentes auxquelles sont confrontés les Français et les Européens de l'ouest.
Cette définition de l'identité nationale par rapport à l'école uniquement est réductrice et discriminante car elle exclut une partie des citoyens adultes non concernés par l'école y compris des adultes étrangers.

Vincent Peillon oublie aussi que l'éducation des enfants ne se fait pas uniquement à l'école mais d'abord au sein de la famille et là elle varie selon l'origine ethnique ou "raciale", le pays dont les parents et grands-parents sont originaires, la classe sociale, la catégorie professionnelle, la personnalité des parents, s'il s'agit d'une famille monoparentale, recomposée...le nombre d'enfants et de bien d'autres facteurs encore. L'éducation à l'école ne fera jamais l'intégration et surtout ne résoudra pas les problèmes actuels liés aux flux migratoires non contrôlés et qui bouleversent, modifient notre société (immigration internationale, immigration européenne, tourisme tout au long d'une année, y compris les touristes avec un visa en règle mais qui restent dans un pays illégalement, nombre croissant des descendants d'immigrés parce qu'ils fondent une famille, etc, etc.

En outre, l'immigration (le nombre d'immigrés et leur pays d'origine) affecte de manière de plus en plus visible le système scolaire national.
Une illustration récente de cet impact parue dans la presse anglaise :
http://www.thisislondon.co.uk/standard/article-23767764-londons-schools-at-breaking-point-with-shortages-in-two-out-of-three-boroughs.do
L'école est bien liée à l'immigration (étrangère et européenne). Cette immigration affecte les moyens à mettre en oeuvre : nombre d'écoles, de classes, de professeurs et autres personnels mais aussi certainement le contenu de l'enseignement.
Le niveau scolaire à l'entrée en classe des enfants de parents immigrés va aussi déterminer le niveau des classes.

L'identité nationale se définit bien aussi par rapport à l'étranger c'est-à-dire par rapport aux autres nations ou identités nationales. Ce n'est pas une définition négative si elle ne s'accompagne pas d'un sentiment de supériorité et de recherche de domination ou colonisation d'un pays (et donc d'une identité nationale) sur l'autre.

En fait, ce n'est pas en France que Mr Peillon, député européen, devrait mener le débat mais à l'échelle européenne car d'autres pays d'Europe de l'ouest ont le même questionnement que la France et des problèmes similaires.
Je constate aussi que tout comme Mr Besson, Mr Peillon exclut du débat les Français vivant dans un autre pays européen ou étranger.
Enfin, j'aimerais bien que Mr Peillon m'explique pourquoi ceux qui soutiennent des populations ou des peuples étrangers dans leur combat pour être reconnus comme des nations indépendantes considèrent le débat sur les questions liées à leur propre identité nationale (et donc finalement l'indépendance ou souveraineté de leur propre pays) comme nationaliste et malsain.
(Posté sur ce blog le 16 novembre 2009 à 13:47)

Encore un petit commentaire supplémentaire quand même...
A la question européenne de hugo76230, vous répondez :"Incontestablement, cette nomination, qui en soi représente un progrès, ne répond pas à tous les critères d'une démocratie satisfaisante et d'une Europe puissante. Battons-nous pour que cela soit mieux à l'avenir."
Je me permets de vous faire remarquer que compte tenu de la forte abstention aux élections européennes et du déroulement de la campagne électorale dans certains pays européens, le Parlement européen n'a en effet pas une véritable légitimité et il est donc paradoxal que son pouvoir puisse être renforcé. Avant d'envisager une évolution concernant le président du Conseil européen, réformez votre maison, le Parlement européen.

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