Vincent Peillon était dimanche dernier l'invité de l'émission "Ripostes" présentée par Serge Moati (France 5). Il a participé au débat sur l'Université en France aux côtés de Valérie Pécresse (Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche), Jean-Baptiste Prévost (Président de l'UNEF) et de Jean-Louis Fournel (Sauvons la Recherche).
Face à la "mauvaise santé" de nos Universités, l'"hypocrisie française" consiste à toujours réaffirmer la nécessité d'une société et d'une économie axées sur la connaissance, mais sans jamais s'en donner les moyens. C'est pourquoi il faut dénoncer le caractère trompeur du budget 2008 voté à l'Assemblée Nationale en novembre dernier par la majorité UMP et souligner que l'attribution d'un milliard supplémentaire aux Universités maintes fois affichée par le gouvernement Fillon procède plus de l'effet d'annonce et du faux-semblant que de la réalité des chiffres.
Le système d'enseignement supérieur français pâtît également de son élitisme et en particulier de la séparation entre, d'une part, une Université – sous-dotée financièrement – destinée aux plus défavorisés et, d'autre part, le système des classes préparatoires et des grandes écoles – réservées de facto aux enfants des classes sociales supérieures – où l'Etat dépense deux fois plus par élève. A cette aune, la France ne pourra faire l'économie d'une remise en question de cette "redistribution à l'envers" où "ceux qui vont réussir sont financés par ceux qu'on met dans des voies de garage".
L'Amélioration de l'université passe à mon avis, par l'augmentation des partenariat avec les grandes écoles (master en collaboration par exemple) et les universités étrangères (erasmus). Deux points sur lesquels nous ne sommes pas encore totalement au point, certes des possibilités existent mais les étudiants et les enseignants sont encore un peu frileux).
La redistribution est aussi à refaire, le gouvernement ne peut pas prétendre miser sur l'éducation et la recherche si il n'investit pas réellement dedans...
Pour ma part, je viens de finir les deux premières années de mes études dans la fac de Tolbiac. J'y ai rencontré toutes sortes de gens, croisé des situations ubuesques. Qui au fond sont toutes enrichissantes.
Avec un peu de courage et un but à long terme pour ses études ce n'est pas l'enfer qu'on décrit parfois (gauche comme droite). Et surtout le personnel enseignant est très bon.
Même si Riposte tourne un peu à la politique spectacle parfois, bonne et sérieuse argumentation !
Comme vous je déplore que si peut de monde visite le site de l'assemblée et jette un oeil aux textes et aux rapports qui y sont débattus.
ps: le nouveau blog est bien, sur l'ancien on se contentait d'apprécier, sur celui là on peut le dire :)
Rédigé par : Lucas | 02 juin 2008 à 17:28
Bonjour Mr Peillon et merci pour vos interventions non seulement percutantes mais d'une justesse infinie dans RIPOSTES.
Je suis comblé de voir que certains dans mon Parti sont prêts à vraiment changer les choses, y compris à l'Université, un système de l'Education supérieure à 2 têtes qui ne fait que cimenter les inégalités sociales (c'est d'ailleurs ce que je disais dans ma contribution sur congrèsutileetserein.com)
Rédigé par : Jérémie | 31 mai 2008 à 11:38
Bonjour,
Je regarde régulièrement l'émission Riposte, je vous ai écouté à plusieurs reprises sur différentes émissions.
A la dernière de Riposte, avec
V. Pégresse, vous aviez une posture juste et énergique. On voit que vous écoutez les arguments de vos interlocuteurs et vous contre argumentez à partir de cela, votre discours n'est pas "plaqué". C'est sérieux, argumenté et intéressant à écouter.
Personnellement, je pense que vous faites partie des très bons au PS.
Rédigé par : sheridan | 30 mai 2008 à 21:57
je t'ai trouvé tres percutant et courageux face à pecresse qui débitait ses mensonges avec tant d'aplomb
Merci Vincent
Rédigé par : dilecta | 30 mai 2008 à 20:44
Oui, mais les études, ce n'est pas très rentable! Bon, à la limite, les secteurs porteurs (et encore) pour peu qu'ils puissent générer quelque juteuse innovation, peuvent être considérés comme un investissement...
Toute plaisanterie - qui n'en est qu'à moitié une - mise à part, il faut d'abord repenser le système scolaire dans son intégralité, avant que d' y injecter de l'argent.
L'Éducation Nationale ne peut se satisfaire ad vitam aeternam, de solliciter de la jeunesse uniquement ses capacités mémorielles, au mépris du développement de son intelligence - stricto sensu, pour ensuite s'étonner du dysfonctionnement du système scolaire français. C'est l'alpha et l'oméga de tous les problèmes qui se posent à l'éducation... Car, c'est de cela que découlent les problèmes de scolarité qui survivent, quoi qu'on en pense, jusqu'à l'Université. Dans un cursus où l'effort intellectuel n'est pas toujours bien récompensé, comment s'étonner que les élèves, les étudiants, décrochent? Comment s'étonner que ceux qui préfèrent être scolaires, ne soient finalement pas si armés pour l'avenir? Comment, enfin, s'étonner de ce qu'il y ait des disparités de niveau, alors que l'instrument de cette mesure est faussé depuis le début (et que cela permet si bien, la perpétuation d'un modèle élitiste aussi grossier que contradictoire avec la devise inscrite sur les frontispices de l'école publique...)?
Trancher le nœud gordien de l'Éducation Nationale, provoquera certainement une véritable bronca. Cela dit, on peut continuer d'émettre des voeux pieux sur l'enseignement (parce que personne n'est contre), mais si l'on ne prend pas le problème à la source, il faut se préparer à voir la situation se dégrader plus encore...
Rédigé par : Chris79 | 30 mai 2008 à 15:59