Le 30 août dernier, le journal en ligne Mediapart s'est intéressé à l'ouvrage de Vincent Peillon, "La Révolution française n'est pas terminée", récemment paru aux éditions du Seuil .
Voici l'article rédigé par Sylvain Bourmeau, faisant suite à l'entretien qu'il a eu avec Vincent Peillon, agrémenté de quelques extraits vidéos.
C’est une exception culturelle française et c’est devenu un genre « littéraire » : le livre politique. Ou plutôt : « le livre d’homme (ou de femme) politique » puisque ces volumes, souvent médiocres, n’existent en général qu’à travers des signataires qui n’en sont, de surcroît, pas toujours les véritables auteurs.
La Révolution française n’est pas terminée, l’ouvrage que publie en cette rentrée Vincent Peillon est donc objectivement, du simple fait qu’il s’agit d’un vrai livre, un événement.
Docteur en philosophie et responsable politique socialiste, Vincent Peillon a délaissé un instant les manœuvres qui l’ont conduit depuis qu’il milite dans ce parti à successivement faire alliance avec François Hollande, Arnaud Montebourg et Ségolène Royal (dont il fut l’un des porte-parole pendant la campagne présidentielle et dont il est toujours proche) pour prendre le temps de lire les travaux d’une nouvelle génération de chercheurs, historiens et philosophes. Il en a conçu un livre très personnel qui s’appuie sur ces recherches pour proposer une refondation intellectuelle du parti socialiste et, au-delà, de toute la gauche. Espérons, pour la qualité du débat politique, qu’il trouve des lecteurs, y compris des contradicteurs, jusque dans son propre parti.
Le grand mérite du livre de Vincent Peillon, c’est d’exhumer la richesse – très largement méconnue – de la tradition socialiste française. C’est notamment en s’appuyant sur les travaux récents de Jean-Fabien Spitz (son livre majeur, Le Moment républicain en France) et de Serge Audier qu’il retrace les liens anciens qui unissent socialisme et libéralisme, en s’attachant en particulier au solidarisme. Aussi précis que convaincant – on regrette juste qu’il n’ait pas sollicité les cours décisifs de Michel Foucault sur le libéralisme –, ce petit livre de Vincent Peillon ouvre une piste pour l’immense chantier de la reconstruction intellectuelle de la gauche.
La Révolution française n’est pas terminée : par ce titre un peu accrocheur, Vincent Peillon répond bien sûr à François Furet qui, en cette année 1989 de bicentenaire et de chute du mur de Berlin, « s’était fait prophète pour nous annoncer la grande nouvelle de la fin de la Révolution française et, avec elle, de la République, seulement bonne désormais à se perpétuer comme nostalgie ». Au nom d’une « nouvelle génération intellectuelle et politique », Vincent Peillon récuse cette vision d’une histoire qui n’en finit pas de finir."
Christophe,
Les contributions ne sont pas encore les motions. Je sais que la procédure de congrès du PS (dont je suis membre) est longue, mais elle a aussi l'avantage de laisser le temps au débat, à l'échange d'idées, etc.
Les textes finaux arrivent demain, ce sont les motions.
Personnellement j'ai apporté ma signature, à l'étape des contributions, à celle que nous appellerons celle de Martine AUBRY.
Ceci ne signifie en aucun cas que je ne trouve pas de qualités dans d'autres contributions.
À ma grande surprise, celle de Laurent Fabius est riche, imaginative, et par moments assez courageuse. Celle de Ségolène ROYAL est également très intéressante. Je dois avouer une réelle déception quant aux contributions HOLLANDE et DELANOE.
Mois aussi j'attends les Motions pour voir, en définitive, où ira mon vote.
Je pense cependant que la question de l'éducation a retrouvé à l'occasion de ce congrès un renouvellement de son approche dans les contributions, et que le Parti Socialiste a toutes les chances de proposer une vision renouvelée et très ambitieuse pour la politique éducative de notre pays.
Rédigé par : Filip | 22 septembre 2008 à 11:04
J'ai lu avec attention la partie "Education" de la motion que nous appellerons "Royal".
Je ne peux être qu'en accord bien qu'exprimant quelques regrets de taille. Ce texte (comme TOUS les textes sur le sujet) ne va pas assez loin, ne touche pas le coeur du système. Le coeur, c'est à dire:
- la formation des enseignants
- la redéfinition du calendrier scolaire
- la redéfinition de la journée de nos élèves (et de leurs enseignants)et la rupture affirmée avec les cours d'une heure qui accumulent leur monotonie
- la remise en question de TOUS nos systèmes de notation, d'évaluation, d'examens et concours
- la possibilité offerte à tous les élèves de progresser à sa vitesse. Qui peut croire aujourd'hui qu'une cohorte d'élèves du même age avancera à la même vitesse sous le seul prétexte idiot qu'ils sont du même age? C'est absurde!
- l'école des parents
- l'école de tous les savoirs et celle aussi des raisonnements
Tant d'autres choses encore mille fois écrites et développées...
Alors bien sûr, c'est une REVOLUTION scolaire. J'avais entendu que nous la ferions... Mais quand?
J'espère un après Congrès révolutionnaire dans un parti qui ne l'est plus depuis longtemps. Je sais bien aussi que les enjeux actuels du Congrès de Reims sont ailleurs...
Nous verrons...
Christophe
www.profencampagne.com
Rédigé par : Chris | 21 septembre 2008 à 18:47
Bonjour,
Sans aucun esprit polémique, ne pensez-vous pas qu'en l'état des contributions, celle de Martine AUBRY prenne plus la mesure de cet enjeu, lui apporte des réponses plus précises, plus incarnées en quelque sorte, que celle de Ségolène ROYAL ?
Rédigé par : Filip | 08 septembre 2008 à 13:57
Merci Vincent pour ce coup de pied dans la fourmillére,nous etions nombreux à attendre ce coup de gueule et souhaiter donner une leçon à ces caciques du parti qui polluent l'image de la gauche.Si comme nous le pensons,les gens nommés ou qui se sentiront visés,essaient de vous marginalisez,n'hésitez pas à créer un nouveau parti,pour ce qu'il en reste les conséquences n'en seraient pas bien graves.Militant depuis 1967,je ne reconnais plus mon parti et avant que les militants ne le quitte pour Besançenot,je vous en conjure agissez,nous vous suivrons
Rédigé par : ponce | 03 septembre 2008 à 14:49
Tout d'abord, bonjour, Monsieur Peillon vous méritez un respect total que je vous transmettrais le 14 septembre à Scaër en Finistère, vous êtes un élément primordial pour la survie du Ps, sans vous, Aurélie, Najat, Ségolène, Jean-Louis, Delphine, Michelle, et pleins pleins d'autres personnalités, il faudra surement revoir la doctrine du Parti Socialiste le mérite-t-il ? Oui, je le pense, je pense que leur cinéma n'a que trop duré et vous avez bien fait de remettre les choses au clair, ce week-end, ne leur en déplaise.
On est avec vous et on vous soutiens sans s'arrêter, je passe plus de 10 heures par jours à débattre sur le net, depuis plus de deux ans, maintenant, Ségolène, je n'était pas du tout partisan avant çà, et grâce à elle, à des gens comme vous on a compris que nos désirs d'avenirs pouvaient avoir un sens, donc maintenant on fonce ensemble et qui veuille nous suivent !!!
J'ai presque 40 ans et ces Brachiosaures ont bouffé une partie de ma vie, et je suis loin d'être le seul !!!
On en a marre d'être muselés pour les intérêts de quelques notable, ils le peuvent, en avoir, mais çà se mérite, et il y en a qui n'ont plus leurs places à la tête du parti, vous avez toujours su mettre les voiles quand les choses allaient mal et on vous en sera reconnaissant pour très longtemps, j'en suis convaincu !!!
Cordialement !!!
Vous êtes la pierre angulaire de l'avenir du parti, on compte sur vous !!!
Eddy - Quimper
Rédigé par : BenflasherBZH - Eddy | 02 septembre 2008 à 22:31
Plaisant de voir que des socialistes réfléchissent en profondeur à la refondation du Parti Socialiste, loin des paillettes médiatiques et des batailles égotiques.
On peut remercier Vincent Peillon d'être l'un des rares à s'investir vraiment dans le grand chantier intellectuel que la gauche doit mener.
Je lirai votre dernier livre avec grand intérêt.
Rédigé par : Zelittle | 01 septembre 2008 à 21:19