Vincent Peillon répondait aujourd'hui aux questions du quotidien Le Monde.
Le Monde : Vous participerez mardi 9 juin au conseil national convoqué par Martine Aubry. Après les résultats particulièrement défavorables des élections européennes du 7 juin, tout est-il à refaire pour les socialistes ?
Vincent Peillon : Il faut faire attention avec les élections européennes. Dans le passé, ces scrutins ont déjà donné lieu à des dérapages électoraux puissants, au détriment du PS en 1994, qui gagnait pourtant en 1997, ou au détriment de la droite en 1999 et 2004, qui gagnait en 2002 et en 2007. Gardons donc notre sang-froid. Cela posé, nous avons connu trop d'échecs dans les élections de dimanche. D'abord, l'échec de l'Europe. L'augmentation régulière du taux d'abstention à laquelle on assiste depuis que les députés européens sont élus au suffrage universel, en 1979, ne peut pas nous satisfaire. Surtout lorsque ce sont les jeunes et les catégories populaires qui ne sont pas allés voter. Je vois beaucoup d'autres échecs. Hormis la percée des Verts, je ne vois même que ça. Pour autant, je ne nie pas la responsabilité du PS qui s'est mis en difficulté en n'étant pas en mesure d'imposer son offre politique. Car, à l'évidence, nous ne sommes pas parvenus à nous faire entendre. C'est la raison pour laquelle une partie non négligeable de notre électorat n'est pas venue voter. Ou est allée voter pour d'autres listes - essentiellement celles d'Europe Ecologie - dont il discernait mieux l'utilité.
Quels enseignements tirez-vous de cette défaite ?
A gauche comme à droite, les conditions de la victoire sont toujours les mêmes. Il faut d'abord une orientation politique qui corresponde aux attentes des Français et qui s'affirme nettement, en positif. A cet égard, observons que les listes socialistes ont perdu moins de voix au bénéfice du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon et du Parti communiste qu'au profit des listes écologistes. C'est une indication importante pour l'avenir, me semble-t-il...
Il faut également une stratégie politique qui permette de rassembler notre camp, celui des socialistes d'abord, puis d'aller au-delà ensuite. C'est une vieille recette, mais toujours d'actualité, surtout lorsque les voix des progressistes sont majoritaires et que seule leur dispersion fait le succès de la droite conservatrice. Enfin, nous devons également construire une formation moderne qui parle le langage de l'époque, qui permette à la diversité de ses talents de s'exprimer et qui corresponde au nouveau cycle politique que nous devons ouvrir. Un dépassement doit s'opérer. Je l'attends depuis le 21 avril 2002 et la création du courant NPS (Nouveau Parti socialiste) au sein du PS !
Le conseil national du PS se réunit mardi 9 juin. Quels signes attendez-vous de la direction, que votre courant - qui a soutenu Ségolène Royal - a décidé de rejoindre début 2009 après le congrès de Reims ?
Des signes forts qui marquent la volonté d'ouvrir ensemble une page nouvelle de l'histoire de la gauche. Outre la question de l'orientation, que je viens d'évoquer, je vois trois points importants. Il faut que nous décidions ensemble d'un processus de primaires afin de désigner notre candidat(e) à l'élection présidentielle de 2012. Des primaires doublement ouvertes. Elles devront permettre à l'ensemble des sympathisants de gauche, et non aux seuls adhérents du PS, de participer au processus de désignation, mais elles devront ainsi permettre de faire concourir des candidats de toutes les formations de gauche. Il faut que les choses soient clairement dites. Cela ouvrira un horizon. Deuxièmement, la question de la stratégie d'alliance doit être posée avant les élections régionales de 2010 et sans hypocrisie. Dans le respect des autres formations de gauche, le PS doit rendre possible un rassemblement très large sur un projet de transformation sociale, écologique et républicaine, sans exclusive ni préalable, y compris à l'égard des démocrates. C'est la condition des victoires de demain.
Troisièmement, nous pensons qu'il est indispensable de proposer une nouvelle direction afin de la rééquilibrer et de la muscler. Martine Aubry doit prendre acte de ce qui s'est produit et proposer un nouveau dispositif.
Martine Aubry semble, pour l'heure, peu tentée par les primaires...
C'est à notre première secrétaire de répondre. Pour ma part, j'ai le souci d'aboutir. Il n'est, bien sûr, pas question de lancer le processus des primaires dans les mois qui viennent, avant les élections régionales. En revanche, notre volonté de nous engager dans cette voie doit être affirmée sans tarder, et le principe acté avant ces élections. C'est à partir de là que tout le calendrier doit être construit. C'est à partir de là qu'une nouvelle histoire pourra s'écrire, porteuse de succès futurs.
Propos recueillis par Jean-Michel Normand
Article paru dans l'édition du 10.06.09
Comme beaucoup, je n'ai pas voté socialiste! et ravie que cela ait profité aux verts. Oui, leur campagne etait vraiment Européenne, avec une bonne connaissance des dossiers.
Néanmoins, ce serait avec beaucoup de plaisirs que je reviendrai voterPS, pour Ségolène Royal...ne vous y trompez pas, ne perdez pas de temps à vouloir faire refaire le chemin des présidentielles à quelqu'un d'autre, une candidate a réussi à faire 47%, malgré le "tout sauf Ségolène" reconnu ...je ne doute pas qu'elle puisse parvenir à faire bien plus...beaucoup de voix perdues n'attendent que cela...
Cordialement.
Rédigé par : Marie France | 15 juin 2009 à 23:47
Bonjour, Monsieur Peillon,
Manuel Valls a déclaré que si on ne lui prouve pas qu'un autre socialiste puisse mieux que lui porter le renouvellement, il portera lui-même ces idées.
Sans entrer dans une querelle des égos à la fois dérisoire et mortifère, j'aimerais vous dire que vous devriez, vous, être cet homme. Qui d'autre, dans le PS, pourrait aussi bien ouvrir le socialisme français sur l'avenir tout en le rattachant à son histoire ?
Vous avez fait, malgré les résultats, une bonne campagne. Vous avez montré votre capacité à aller sur le terrain à la rencontre des gens. Je crois que si le PS montrait un autre visage, vous auriez, plus que d'autres, la capacité de vous adresser à tous ceux qui, dans les milieux populaires, ne croient plus au PS, ni souvent à la politique.
Je crois aussi que vous pourriez, dans le monde présent, faire entendre une voix proche de celle de Jaurès.
Marie-Françoise
Rédigé par : Marie-Françoise Legrand | 15 juin 2009 à 18:21
Je suis d'accord avec les camarades ci-dessus. Je suis aussi un dhérent de base qui tente à son niveau de tourner la page de l'histoire de notre parti. Le temps est venu de renouveler nos cadres et je compte sur toi, Vincent, pour secouer le cocotier et t'imposer. Ton heure est venue, c'est maintenant qu'il faut foncer ... après, il sera trop tard. Je suis prêt à mener (à mon niveau) avec toi ce combat qui sera le dernier pour moi : si ça ne passe pas maintenant, ça ne passera jamais et je cesserai toute activité militante
Je compte sur toi et tu peux compter sur moi.
Amicalement et fraternellement.
Rédigé par : Guy MAGNIN-FEYSOT | 13 juin 2009 à 21:42
Faire simple !
Il y a beaucoup à faire pour le Parti Socialiste, mais le préalable est peut-être de ne pas croire qu’il conviendrait de faire table rase, de faire comme si rien n’avait été pensé, analysé, proposé, dit. De plus, il n’est pas nécessaire de faire compliquer.
Relisant des notes écrites pendant les plus de six mois de notre dernier congrès, j’ai retrouvé les raisons qui m’avaient fait penser que pourtant, beaucoup de conditions étaient réunies pour faire un grand et utile congrès. Les analyses n’ont pas manqué, pour certaines de très grande qualité.
Il n’y a pas d’un côté les élus locaux et de l’autre “Solférino”. Il y a entre les deux de très nombreuses analyses. Comme je le pensais déjà il y a plus d’un an, dans nos rangs Martine AUBRY et Vincent PEILLON sont de ceux qui ont le plus, dans des styles et selon des approches différentes, questionné nos valeurs et le renouvellement de notre analyse de la société.
Pour aller au plus simple, je ne vois pas de raison de lâcher le fil suivant : Nous voulons la liberté pour tous. Notre projet est simple et fortement ancré dans notre démarche historique : Nous voulons contribuer à l’émancipation de chacun.
Ceci est à la fois une cohérence historique, et la clef d’une profonde relecture de nos propositions politiques. Les obstacles à l’émancipation, à la possibilité pour toute personne de pouvoir vivre sa vie, de construire ses choix, ne sont plus les mêmes qu’il y a trente ans, et encore moins qu’il y a cent ans.
Ceci nous permet de définir un horizon clair, de fonder des normes et des règles pour tous, de justifier des politiques urbaines, fiscales, sociales, environnementales, éducatives, judiciaires, etc. Ceci renouvelle également la question des minimas sociaux et bien d’autres.
De plus, cette approche se distingue très nettement des politiques menées par la droite, et peut donc nous offrir les moyens d’un langage clair et d’une clarification du débat public, bien au-delà des confusions nées de nos propres hésitations et approches trop exclusivement gestionnaires, et des tentatives permanentes de la droite de capter des mots et des personnes de gauche.
La droite veut enlever les freins qui limiteraient l’expression de la liberté, nous voulons construire les conditions de possibilité pour chacun de devenir libre.
Ceci fait que nous voulons non seulement la liberté individuelle, mais aussi la liberté collective, à savoir une participation la plus large possible de toutes et tous à la vie démocratique.
Ceci est la clef pour parler de solidarités collectives, de normes sociales et environnementales, de responsabilités civiques, à l’individualisme contemporain.
Rédigé par : Philippe | 12 juin 2009 à 10:34
bonjour,
trop de gens sont ignorants en fait, du travail du PS. Et on a même vu des adhérents assez "secs" sur des réponses à des questions. Donc problème de réunions débats internes de formation!!! Les voix se récupèrent sur les marchés, réunions d'associations, de syndicats, de quartiers etc. les questions sont pertinentes. il faut plus de réponses issus de travail de tous sur la question politique. Possibilité de changer le système, réponses sur l'emploi , les salaires... Et pas de dénigrement de nous-mêmes en public sans propositions. Poser où sont les débats. Même avec des primaires, si cela n'existe pas ce sera fichu. Beaucoup d'électeurs comme beaucoup de ceux partis chez les écolos eux, ont noté ces ces non-réponses sur du contenu, - car beaucoup de gens ont une culture politique - et les enjeux d'égos criants dans toute la presse.
Bon courage à tous pour du projet attendu. Et .. le faire connaître.
Rédigé par : henriette | 12 juin 2009 à 10:33
SUPPLIQUE D’UN ADHERENT DE BASE A CEUX QUI PEUVENT ENCORE QUELQUE CHOSE POUR NOUS
Le verdict est tombé. Les analyses n’en finissent plus d’analyser et « essayer de comprendre ».
Cela fait 7 ans que ça dure. Vous faites partie de ceux qui ont compris et qui implorent la transformation tant attendue mais la glu de la temporisation, des « étapes à respecter » et surtout de « la relativisation » va encore faire son œuvre. L’exemple est concret, bien présent, je viens de le vivre et c’est consternant.
En réunion de section élargie, hier soir (10/06), les personnes présentes, invitées pour une réunion sur les problèmes de la Justice avec 2 intervenants de qualité, ont patiemment, courtoisement et avec intérêt malgré tout, participé à ce débat fort bien mené mais nous sentions bien que le « résultat des élections » et le drame que vit le PS, notre « maison » (mais est-ce bien le cas ?) était à fleur de peau, de tripes nouées, de gorges prêtes à hurler.
Alors nous avons vécu ce qui incarne exactement le fossé entre des élus appartenant à une majorité, soucieux de maintenir un cap « passe-partout », permettant de faire le dos rond en attendant la fin de la tempête, et nous les électeurs , les militants , les « croyants ». Notre élu en question a commencé son propos en rondeur, en « comprenant »…, en parlant de fâcheuses interactions : la malheureuse catastrophe de l’Airbus, le film « Home», donc de nos électeurs partis cette fois chez les écologistes mais le comble arriva quand notre représentant nous demanda de RELATIVISER !!! Çà, ce n’est pas passé et une sérieuse houle est montée instantanément du fond des poitrines.
Alors s’il vous plaît, écoutez-nous, nous vous en supplions au nom de tout le poids de l’Histoire de notre mouvement.
Ne relativisez plus rien. Les états des lieux et diagnostics en tous genres, on en a à revendre. Vous savez ce qu’il faut faire. Agissez, nous serons derrière vous ! Les structures d’action du PS sont périmées : voyez le site de notre parti triste à pleurer, la grande majorité va sur les blogs amis et sur Facebook !
Voyez nos affiches, nos publications attirantes comme l’ennui. Voyez nos bulletins de vote sans le moindre travail de graphisme pour la reconnaissance de nos candidats et l’accroche des électeurs.
Entendez les discours (pas tous heureusement) trop verbeux, trop académiques, qui comportent des éléments concrets mais noyés dans une phraséologie que l’on n’entend plus. Tout le monde a fait la différence avec le propos simple et efficace de Cohn-Bendit.
Allez mes amis, nous croyons en vous, rassemblez-vous, comptez-vous, sans préalable ni condition et présentez-vous face à la direction de notre parti, en posant sur la table avec la plus ferme conviction, votre pack bien serré, rempli de décisions pour maintenant, des décisions de fraîcheur, de vrai renouveau, de lumière pour un parti aujourd’hui dans le noir.
Les propositions de Martine Aubry, portent des débuts d’infléchissement de route du dinosaure mais l’étincelle n’y est pas. Á vous de la faire jaillir.
Sans quoi et comme hier soir, le discours anesthésiant ayant fait son œuvre, les gens se tairont, accablés, écoeurés et cette fois, ils seront encore bien plus nombreux à franchir le pas. Tout seuls, sans mot d’ordre pour un ailleurs d’où ils ne reviendront plus.
Si vous avez pu consacrer deux minutes à cette « supplique », merci.
Rédigé par : Hubert Zekri | 11 juin 2009 à 13:24
tant que l'on aura pas decouple le poste de 1er secretaire et le poste de candidat a la presidentielle,on y arrivera pas,ce n'est pas parce que mitterrand avait les 2 casquettes que l'on doit continuer!
les qualites pour etre 1er secretaire ne sont pas obligatoirement les memes que celles demandees a 1 candidat!
aux usa,howard dean a fait 1 boulot remarquable de secretaire du parti democrate et obama la campagne que l'on sait!
que mme aubry annonce qu'elle ne sera pa scandidate en 2012!
Rédigé par : melun | 10 juin 2009 à 17:51
M. le député européen,
comme vous, je suis favorable
à des primaires et je soutiens
votre engagement dans cette voie.
salutations dévouées.
Rédigé par : André Guidi | 10 juin 2009 à 11:10
Mon cher Vincent, je crois qu'après cette élection, il faut vraiment que vous preniez plus d'impact et affirmiez encore plus votre compétence et votre autorité pour créer UN NOUVEAU PARTI SOCIALISTE ! Le seul remède, d'après moi, et au sein du PS actuel, est la mise au premier rang de toute votre génération: Montebourg, Valls, Hamon, Ségolène, Aurélie et les femmes.....et EXIGER des VIEUX: Fabius, Jospin le traître, DSK, Martine la téléguigée des vieux etc...qu'ils se retirent en simple mais efficaces militants avec un sens développé du COLLECTIF !!!!Voilà ce qu'attendent les militants de base tels que moi. Tapez tous en choeur sur la table, sinon nous sommes morts !!! A bientôt. Avec toute l'estime que je vous porte et l'espoir que j'ai en vous....candidat possible pour le présidence de 2012 !!! Henri FABRE.
Rédigé par : Henri FABRE | 10 juin 2009 à 10:45
Bonjour, je suis adhérent au PS, militant mais n'ai pu me résoudre à voter pour vous aux élections européennes car pas de projet européen PS clair: j'ai choisi europe écologie. Après cette nouvelle déroute du PS, je ne vois AUCUN signe annonciateur d'évolution au PS car le mode de fonctionnement du PS est aux antipodes de celui d'un parti de gauche moderne du 21eme siècle. Aussi, le groupe des rénovateurs dont vous faites partie - de manière très efficace et pertinente (par vos idées et vos actions)- doit avoir le courage politique de se lancer (comme Mélenchon) et de créer un parti avec une réelle identité et un projet de société concret. Nous vous suivrons (Désirs d'avenir maintient et développe son audience chaque jour face à ces courants PS dépassés) pour être un prêt en 2012 (dans 3 ans ) avec une projet et une équipe. Le rassemblement de la gauche suivra, si le projet est clair et ouvert pour les parties de gauche jusqu'au centre. Soyez audacieux avec Ségolène et nous vous suivrons. Amitiés socialistes.
Rédigé par : JM Rocchi | 10 juin 2009 à 09:07