Ensemble, dans la concertation avec les syndicats de personnels, les grandes associations d'éducation populaire, les fédérations de parents d'élèves, les représentants des collectivités locales, les citoyens et les citoyennes engagés dans ces débats, nous voulons que notre école évolue en profondeur pour permettre la réussite de chacun, et trouve à nouveau, dans sa mission, le soutien de la nation tout entière.
Cela supposera du courage et de la persévérance. Les acteurs de l’école n’ont pas à rougir de leur travail passé et présent, mais l’école est aujourd'hui en difficulté. Le blocage est à la fois scolaire et social. L’échec précoce et cumulatif de 15 % d’élèves, massivement issus des milieux populaires, ne peut plus être supporté. Echecs dès le début de la scolarité élémentaire, orientation de nombreux jeunes par l’échec à la sortie du collège, sorties sans qualification, reproduction des inégalités sociales et culturelles, absentéisme, incivilités et violences scolaires… Le découragement des familles, la lassitude et le désarroi de nombreux enseignants sont là pour nous le rappeler.
Les femmes et les hommes réunis à Dijon ce 14 novembre savent que ce n’est pas la politique conduite depuis 2002 qui permet d’améliorer l’efficacité de l’école. C’est une logique comptable qui a dominé les fameuses « réformes », au point d’en pervertir les intentions proclamées. S’y ajoutent des attaques choquantes contre la laïcité, la suppression progressive de la carte scolaire, qui conduit au renforcement des ghettos scolaires, mais aussi une vision utilitariste des savoirs, dont la princesse de Clèves fut le symbole exemplaire. Avec ce pouvoir, l’école républicaine n’est plus une priorité nationale ni une ambition démocratique : elle est devenue simplement un problème budgétaire.
L'école ne pourra certes pas, à elle seule, résoudre toutes les difficultés de la société française ; de nombreuses autres réformes devront accompagner le sursaut et la refondation nécessaires.
Mais les femmes et les hommes rassemblés à Dijon savent que les acteurs et les partenaires du système éducatif ne sont pas opposés aux réformes quand elles s’inscrivent dans un projet collectif et progressiste. En conséquence, ils prennent l’initiative de constituer dès aujourd’hui un rassemblement de tous les citoyens soucieux de préparer la transformation en profondeur de notre système éducatif.
Les débats qui se sont déroulés à Dijon ont permis de définir déjà des priorités de que nous porterons ensemble dans le débat public :
1. Nous nous fixons pour objectif de fonder un nouveau contrat entre la Nation et son école.
2. Malgré le contexte budgétaire difficile de 2012, les efforts financiers qui devront être consentis, et garantis dans la durée, devront aller de pair avec l'amélioration du fonctionnement de l'école et de son efficacité par la mise en œuvre de réformes structurelles portant sur le métier d'enseignant, les temps scolaires, l'organisation des études, les méthodes pédagogiques.
Pour préparer ce nouveau contrat, nous organiserons un débat national pour éclairer l'opinion sur les enjeux, les réalités et les possibilités, puis nous ouvrirons des négociations avec les organisations syndicales et fédérations de parents d’élèves ; enfin, ce contrat devra s’inscrire dans une loi de programmation débattue par la représentation nationale et votée au Parlement.
3. Le métier d'enseignant doit évoluer
Il faudra réfléchir au temps de présence dans les établissements, notamment pour permettre un meilleur accompagnement des élèves (tutorat, soutien scolaire, relations, concertation avec les élèves, orientation, accueil et conseil avec les familles…). L'autonomie des établissements devra être renforcée, les conditions de travail des enseignants fortement améliorées, ainsi que leur rémunération. La formation professionnelle initiale et continue des personnels devra aussi être revue. Des pré-recrutements devront être engages.
4. Réaménager de façon concertée et puissante (et différenciée en fonction de l’âge des élèves) les temps scolaires
Pour respecter enfin les rythmes de vie des enfants et des adolescents, la journée et la semaine scolaire doivent être profondément réaménagées, et l’année scolaire devra être allongée au minimum de trois semaines.
5. Refonder une véritable continuité éducative
Pour permettre à chaque élève d’atteindre un socle commun de connaissances et de compétences avant la fin de la scolarité obligatoire, on assurera une continuité éducative qui fait aujourd'hui défaut. Cette continuité éducative pourrait être déclinée ainsi, de l’accueil de la petite enfance jusqu’à la fin du collège :
- Mise en place d'un service public de la petite enfance adossé aux premières années de l’école primaire (petites sections de maternelle) avec éducateurs et enseignants communs ;
- Un effort particulier devra être fait pour l’école primaire afin de permettre à tous les enfants d’entrer au collège dans les meilleures conditions possibles ;
- Réforme du collège avec des enseignements regroupés par champ de connaissance avec un petit nombre d’enseignants en 6e et 5e ;
- la valorisation de méthodes pédagogiques propres à promouvoir toutes les intelligences et tous les talents.
6. Lutter sérieusement contre la violence scolaire dans les établissements
Pour assurer la tranquillité et la sûreté, nous renforcerons la présence stable d’adultes qualifiés pour faire face aux incivilités et aux violences, la présence humaine et le travail en équipes étant la seule réponse durable à des problèmes qui perturbent considérablement le bon fonctionnement de l’école dans certaines zones.
Ouvert à tous, le débat doit maintenant se poursuivre, et les orientations ainsi dégagées doivent être approfondies, enrichies, précisées sur le site du Rassemblement social, écologique et démocrate.
http://www.le-rassemblement.fr/debats/
L'Assemblée nationale supprime la réduction d'impôt octroyée aux familles qui font appel à du soutien scolaire privé.
L'amendement voté (loi de finance 2010) porte sur l'arrêt de la possibilité qu'ont les familles de déduire de leurs impôts 50% des sommes qu'elles versent aux entreprises de soutien scolaire à but lucratif.
Source : http://tardy.hautetfort.com/archive/2009/11/13/soutien-scolaire-a-domicile.html
Le reportage d'Envoyé Spécial auquel fait référence le blog du député à l'origine de l'amendement est visible dans son intégralité :
http://www.cours-de-maths-78.fr/blog/2009/01/envoye-special-france-2-soutien-scolaire/
La réduction d'impôt continue de s'appliquer si le soutien est fourni par un particulier salarié en chèque emploi service, ou fourni par une association à but non lucratif.
Remue-ménage à prévoir dans les entreprises de soutien scolaire...
Rédigé par : Didier Kropp | 17 novembre 2009 à 12:54
Selon Le Monde du 14/11/09, "Identité nationale. La gauche répond : intégration scolaire", Mr Peillon aurait dit que l'identité nationale "ne se définit pas par rapport à l'étranger, l'immigration, la race ou le sol"... "elle se définit par rapport à l'école"
Je pense que Mr Peillon et le PS pratiquent la politique de l'autruche et essaient de détourner le débat sur les questions urgentes auxquelles sont confrontés les Français et les Européens de l'ouest.
Cette définition de l'identité nationale par rapport à l'école uniquement est réductrice et discriminante car elle exclut une partie des citoyens adultes non concernés par l'école y compris des adultes étrangers.
Vincent Peillon oublie aussi que l'éducation des enfants ne se fait pas uniquement à l'école mais d'abord au sein de la famille et là elle varie selon l'origine ethnique ou "raciale", le pays dont les parents et grands-parents sont originaires, la classe sociale, la catégorie professionnelle, la personnalité des parents, s'il s'agit d'une famille monoparentale, recomposée...le nombre d'enfants et de bien d'autres facteurs encore. L'éducation à l'école ne fera jamais l'intégration et surtout ne résoudra pas les problèmes actuels liés aux flux migratoires non contrôlés et qui bouleversent, modifient notre société (immigration internationale, immigration européenne, tourisme tout au long d'une année, y compris les touristes avec un visa en règle mais qui restent dans un pays illégalement, nombre croissant des descendants d'immigrés parce qu'ils fondent une famille, etc, etc.
En outre, l'immigration (le nombre d'immigrés et leur pays d'origine) affecte de manière de plus en plus visible le système scolaire national.
Une illustration récente de cet impact parue dans la presse anglaise :
http://www.thisislondon.co.uk/standard/article-23767764-londons-schools-at-breaking-point-with-shortages-in-two-out-of-three-boroughs.do
L'école est bien liée à l'immigration (étrangère et européenne). Cette immigration affecte les moyens à mettre en oeuvre : nombre d'écoles, de classes, de professeurs et autres personnels mais aussi certainement le contenu de l'enseignement.
Le niveau scolaire à l'entrée en classe des enfants de parents immigrés va aussi déterminer le niveau des classes.
L'identité nationale se définit bien aussi par rapport à l'étranger c'est-à-dire par rapport aux autres nations ou identités nationales. Ce n'est pas une définition négative si elle ne s'accompagne pas d'un sentiment de supériorité et de recherche de domination ou colonisation d'un pays (et donc d'une identité nationale) sur l'autre.
En fait, ce n'est pas en France que Mr Peillon, député européen, devrait mener le débat mais à l'échelle européenne car d'autres pays d'Europe de l'ouest ont le même questionnement que la France et des problèmes similaires.
Je constate aussi que tout comme Mr Besson, Mr Peillon exclut du débat les Français vivant dans un autre pays européen ou étranger.
Enfin, j'aimerais bien que Mr Peillon m'explique pourquoi ceux qui soutiennent des populations ou des peuples étrangers dans leur combat pour être reconnus comme des nations indépendantes considèrent le débat sur les questions liées à leur propre identité nationale (et donc finalement l'indépendance ou souveraineté de leur propre pays) comme nationaliste et malsain.
Rédigé par : Une citoyenne apolitique | 16 novembre 2009 à 13:47