Vincent Peillon s'est rendu à Lyon les 12 et 13 mai derniers à l'occasion de la campagne qu'il mène dans la grande région Sud-Est en vue des élections européennes du 7 juin prochain.
Vincent Peillon s'est rendu à Lyon les 12 et 13 mai derniers à l'occasion de la campagne qu'il mène dans la grande région Sud-Est en vue des élections européennes du 7 juin prochain.
Rédigé le 14 mai 2009 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Rédigé le 08 mai 2009 | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)
Vincent Peillon se félicite ce mercredi de l'adoption par le Parlement européen de la réforme du Fonds Européen d'ajustement à la Mondialisation (FEM). "C'est un succès majeur pour l'Europe sociale et pour les socialistes européens qui se sont longtemps battus, seuls, pour cette réforme. Ce que le Parlement vient de voter massivement, ce n'est autre que ce que la gauche demandait depuis 2006, mais que les libéraux et le Conseil avaient toujours refusé", a-t-il déclaré.
Grâce à ce vote qui prend effet immédiatement, l'octroi des 500 millions d'euros d'aides disponibles au niveau européen pour les victimes des licenciements dus à la crise économique va être considérablement facilité : éligibilité au fonds à partir de 500 licenciements au lieu de 1000, augmentation de la part de l'Union dans le cofinancement de 50% à 65%, ou encore allongement de la portée des aides. Face à la crise économique, cette réforme devrait ainsi permettre aux victimes de plans sociaux massifs, et notamment aux Caterpillar, de bénéficier des aides européennes.
Toutefois, comme Vincent Peillon l'avait déjà annoncé à l'intersyndicale lors de sa visite à Grenoble le 30 mars dernier, "la balle est désormais dans le camp du gouvernement", qui est le seul à pouvoir enclencher la procédure de demande de déblocage des fonds. "Aujourd'hui, je lance donc un appel solennel à Nicolas Sarkozy pour qu'il saisisse sans attendre la Commission européenne du dossier Caterpillar".
Rédigé le 06 mai 2009 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Rédigé le 04 mai 2009 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Vincent Peillon était ce samedi l'invité de l'émission "La Voix est libre" sur France3 Méditerranée.
Rédigé le 04 mai 2009 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Vincent Peillon répond aujourd'hui aux questions de Philippe Martinat dans les colonnes du quotidien "Le Parisien".
Qu’attendez-vous de cette semaine de mobilisation sociale ?
Vincent Peillon. Il a fallu attendre les manifestations de février pour que Nicolas Sarkozy reçoive les partenaires sociaux et fabrique un second plan de relance en reprenant des propositions qui avaient été faites soit par les syndicats soit par le PS. Cette mobilisation a donc été utile et l’opposition constructive. Cela doit continuer car il y a encore des problèmes considérables devant nous.
Certains experts jugent que la France, en partie grâce à ses dispositifs sociaux, ne s’en sort pas si mal. Cela ne conforte-t-il pas la gouvernance de Sarkozy ?
Les amortisseurs sociaux encore existants sont ceux que Nicolas Sarkozy n’a pas réussi à détruire. Depuis 2002, la droite a systématiquement attaqué ce dont elle est aujourd’hui obligée de faire l’éloge : les services publics, le droit du travail, les protections sociales… La petite musique du gouvernement consistant à dire que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possible et dans la meilleure des France possible » doit cesser, car ce n’est pas vrai ! Cette semaine encore, le FMI, après l’Insee, a donné pour la France des perspectives économiques inquiétantes. Ce ne sont pas du tout les mêmes prévisions que celles du gouvernement qui, à chaque fois, est obligé d’ajuster avec un temps de retard. De temps en temps, ce serait pas mal d’avoir un temps d’avance et de dire la vérité aux gens.
Le PS a-t-il raison de cibler José-Manuel Baroso, le président de la Commission de Bruxelles, et Nicolas Sarkozy dans sa campagne européenne ?
Le PS fait énormément de propositions à travers le Manifesto, ce programme établi pour la première fois par 27 partis socialistes européens : pacte de progrès social, harmonisation fiscale, nouveau modèle de développement… Il serait de bonne santé démocratique qu’il y ait une alternance en Europe puisqu’elle a été mal gouvernée ces dernières années. Les responsables, pour la France, sont le président de la République, qui siège au Conseil européen (qu’il vient de présider pendant six mois sans jamais défendre ni un modèle public ni un modèle social) et Baroso qui est le candidat de la droite
… … mais aussi de certains gouvernements socialistes.
Il n’y en a que trois. Mais le PSE (Parti socialiste européen) ne soutient pas Baroso et si une majorité de gauche arrivait au Parlement européen, il y aurait un candidat du PSE qui ne serait pas le président sortant de la Commission.
Que reste-t-il aujourd’hui de la « maison Royal » ?
Nous restons unis. Contrairement à ce qu’on entend dire, notre courant l’Espoir à gauche est aujourd’hui le plus important du PS, avec un tiers des fédérations et beaucoup de personnalités. On est maintenant sortis du congrès de Reims et nous participons à la direction du parti. Notre objectif est d’être utile à notre camp, et donc de contribuer à la vie du parti, à sa rénovation et à la production d’idées.
La candidature de Royal à la présidentielle est-elle un objectif qui soude ou divise votre courant ?
Ce n’est pas une question centrale pour l’Espoir à gauche puisque beaucoup de ses membres considèrent et considéraient même déjà au moment du congrès qu’il ne faut pas confondre les échéances de refondation de la gauche et la désignation à la présidentielle. Ce qui soude l’ensemble de cette sensibilité, c’est la nécessité d’opter pour 2012 pour des primaires ouvertes. Il est évident que si Ségolène le souhaite, elle y aura toute sa place.
Rédigé le 27 avril 2009 | Lien permanent | Commentaires (4) | TrackBack (0)
PARIS (AFP) — Vincent Peillon, tête de liste PS aux européennes dans la circonscription sud-est, a estimé samedi que la crise économique et sociale "ne serait pas résolue ni nous ne traitons pas la question de la démocratie".
L'eurodéputé avait réuni son courant "L'espoir à gauche" au Sénat pour une journée de réflexion sur la démocratie. Des Universités d'été de ce courant lancé en janvier ont été annoncées à cette occasion. Elles se tiendront les 21 et 22 août à Marseille.
"La crise économique et sociale que nous vivons est liée en grande partie au malaise démocratique", qui d'ailleurs "dépasse le simple malaise", a assuré M. Peillon.
Ce malaise n'existe "pas seulement depuis Sarkozy", a-t-il estimé. Le pays "ne s'est pas encore remis" du 21 avril 2002 qui avait vu Lionel Jospin (PS) éliminé de la course présidentielle par Jean-Marie Le Pen (FN).
"Il faut savoir si nous sommes encore en démocratie ou si nous sommes en démagogie", a cependant ajouté M. Peillon jugeant qu'aujourd'hui "un événement chasse l'autre et on est totalement privés de mémoire".
Jusqu'à 300 militants socialistes, selon l'Espoir à gauche, ont fait une apparition au cours de cette journée de débats. Parmi les intervenants: Manuel Valls, François Rebsamen, Gaëtan Gorse, David Assouline, autant d'élus qui avaient soutenu Ségolène Royal au congrès de Reims.
Rédigé le 25 avril 2009 | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
À moins d'un mois et demi des élections européennes, alors que l'UMP n'a toujours ni liste ni programme, Nicolas Sarkozy vient une nouvelle fois de prouver le mépris qui est le sien pour les Français. Alors que nos concitoyens attendent des réponses fortes pour pouvoir faire face à la crise économique et sociale qui les frappe de plein fouet, le chef de l'Etat tente une énième diversion pour éviter tout débat sérieux sur son bilan et ses orientations européennes, en réveillant le serpent de mer de l'insécurité à l'occasion de son déplacement à Nice. La ficelle est grossière. Nicolas Sarkozy a trouvé aujourd'hui une bien triste et cynique manière de fêter l'anniversaire du 21 avril.
Tout porte à croire que M. Sarkozy voudrait à l'occasion de ces élections européennes nous interpréter un mauvais remake du scénario du 21 avril, mais les Français ne doivent plus être dupes. Président depuis 2 ans, Ministre de l'intérieur pendant presque 5 ans depuis 2002, cette manœuvre électoraliste grossière résonne au contraire pour la droite comme l'aveu de son propre échec. La droite et Nicolas Sarkozy doivent répondre de leur bilan en matière de sécurité, et notamment de l'augmentation avérée des atteintes volontaires à l'intégrité physique des personnes. Ce ne sont ni une politique du chiffre factice, ni l'autosatisfaction présidentielle qui permettront aux Français de retrouver la sécurité.
Les Français doivent aussi mesurer à quel point, outre le démantèlement de la police de proximité et des politiques de prévention, la politique de casse économique et sociale, de provocation verbale et d’injustice conduite depuis deux ans par Nicolas Sarkozy contribue à un climat de tension qui exige, pour être apaisé, de fortes inflexions de sa politique. Ne laissons pas Nicolas Sarkozy et l’UMP priver les français du grand débat démocratique dont nous avons besoin à l’occasion des élections européennes.
Vincent PEILLON
Rédigé le 21 avril 2009 | Lien permanent | Commentaires (10) | TrackBack (0)
Vincent était ce matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et RMC.
Rédigé le 07 avril 2009 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Vincent Peillon était hier l'invité de "Dimanche soir politique" (Le Monde, I-télé, France Inter). Voici un résumé des propos qu'il a tenus, ainsi qu'un court extrait vidéo de l'interview.
La manifestation des anti-OTAN, samedi, à Strasbourg, a fait près de cinquante blessés. Comment réagissez-vous ?
En condamnant évidemment ces mouvements de violence, qui sont très habituels dans ces réunions internationales, mais qui sont inacceptables. Partout, la radicalité monte.
Le PS n'y contribue-t-il pas lorsque Ségolène Royal se montre compréhensive à l'égard des salariés en colère qui ont retenu des cadres de Caterpillar ?
Je n'ai jamais appelé à la crise sociale. Je ne crois pas qu'il puisse en sortir quelque chose de positif. En général, elle engendre la réaction, le conservatisme, la peur, l'ordre. Mais il faut comprendre ce qui se passe chez Caterpillar.
Cette société fait des bénéfices et annonce 25 000 licenciements à travers le monde, dont 3 000 en France. A part les élus locaux, ça n'intéresse personne. Il faut que quatre dirigeants de l'entreprise se retrouvent enfermés une nuit pour que, dès le lendemain, non seulement les médias s'intéressent enfin à ces 733 disparitions d'emplois, mais que le président de la République réponde.
La faute aux médias ?
Un vent mauvais souffle sur l'action publique. Le gouvernement n'intervient que sous la pression de la rue et après avoir moqué ceux qui préconisaient les mesures qu'il finit par prendre. Il fait des annonces, mais l'intendance ne suit pas. Les gens attendent le chèque qu'on leur a promis, et ils découvrent que le fonds destiné à le financer n'est toujours pas mis en place. C'est de la très mauvaise gouvernance.
Pourquoi le PS a-t-il autant de difficultés à se faire entendre dans cette crise ?
Il n'a toujours pas surmonté l'échec du 21 avril 2002. Il vit une crise existentielle, mais qui n'est pas de sa seule responsabilité. D'une certaine façon, les Français ont manqué au PS. Quand, aujourd'hui, ils se disent : "Ah, les paradis fiscaux, ce n'est pas bien, les fonds spéculatifs, c'est nuisible, il faudrait de l'harmonisation fiscale", je me souviens qu'autour de Lionel Jospin un certain nombre de dirigeants, dont Dominique Strauss-Kahn, se battaient pour ça. Et c'est ce même gouvernement Jospin qui a été sèchement battu à la présidentielle de 2002 sur la question de la sécurité, dont je n'ai pas le sentiment qu'elle ait été aujourd'hui résolue, si l'on se réfère aux violences urbaines.
Quel bilan tirez-vous du G20 ?
La grande affaire du XXIe siècle sera la construction d'un ordre public international pour accompagner la mondialisation économique. De ce point de vue, des choses positives se sont produites au sommet de Londres. On s'est réunis à vingt, et non à sept ou huit ; on a intégré la montée en puissance de la Chine et de l'Inde ; on a fait une place à l'Amérique latine. Et on n'a pas complètement oublié les pays les plus pauvres, grâce notamment aux efforts de Dominique Strauss-Kahn et de Pascal Lamy.
Cela vous irrite-t-il de voir ces deux hommes de gauche travailler aux côtés de Nicolas Sarkozy ?
Ce sont des hommes de convictions, et ils font oeuvre utile.
Vous avez jadis conduit une mission parlementaire sur les paradis fiscaux. La publication d'une liste va-t-elle dans le bon sens ?
Cette liste ne vaut rien. D'ailleurs, elle est déjà contestée. Si l'on veut vraiment changer les choses, il faut quitter le système de l'autorégulation, qui consiste à demander aux banquiers et aux assureurs de s'autocontrôler, et bâtir un ordre public international. Le combat n'est pas de moraliser le capitalisme, mais d'édicter des règles, assorties de sanctions.
Barack Obama souhaite que l'Europe intègre à terme la Turquie, Nicolas Sarkozy ne veut pas. Et vous ?
La Turquie a joué un rôle dans les relations avec Israël et les Palestiniens. Elle est en positon de négociation à la fois avec l'Irak et l'Iran. Elle intervient dans la question de l'Afghanistan et du Pakistan. Dire : "A priori, je ne veux pas qu'elle entre", c'est prendre une très lourde responsabilité historique,
Ce propos de Nicolas Sarkozy est irresponsable.
Propos recueillis par Jean -François Achilli, Michel Dumoret et Françoise Fressoz
Rédigé le 06 avril 2009 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Le G20 a, dans son communiqué final, salué la publication par l'OCDE d'une liste noire, grise et blanche de pays considérés comme des paradis fiscaux. Le communiqué est assorti de la phrase suivante : "L'ère du secret bancaire est terminée".
La liste noire et grise des paradis fiscaux a déjà été établie il y a 10 ans par la même OCDE. Elle n'a donné strictement aucun résultat car la liste a disparu et les paradis fiscaux sont restés. Pire, les territoires les plus dangereux sont sortis les uns après les autres de la liste initialement dressée par l'OCDE en 1999.
Seules des sanctions concrètes, renouvelées et conjuguées par les grandes Nations européennes permettront de venir à bout de ces territoires. Or le communiqué ne contient mention d'aucune sanction décidée concrètement contre les paradis fiscaux. L'effet immédiat de ces premiers signes de mollesse envoyés au reste du monde est la série de communiqués assez triomphaux des Etats figurant sur la liste, annonçant qu'ils s'accommodaient parfaitement d'être mentionnés sur celle-ci, ou soulagés de ne pas faire partie de la liste noire, comme la Principauté de Monaco.
Le combat politique va donc devoir reprendre pour imposer des sanctions qui ne sont toujours pas décidées. La loi du 15 mai 2001, dite Nouvelles Régulations Economiques, permet au gouvernement de la République Française, par simple décret, d'interdire toute transaction en provenance ou à destination des territoires figurant sur la liste de l'OCDE sans aucun délai. Nous attendons que le gouvernement français prenne sans délai ces mesures contre les paradis fiscaux à tout le moins appartenant au continent européen.
Vincent Peillon, Député européen et Arnaud Montebourg, Député de Saône et Loire.
Anciens président et rapporteur de la mission de l'Assemblée nationale sur la lutte contre le blanchiment d'argent et les paradis fiscaux en Europe (1999 - 2002)
Rédigé le 03 avril 2009 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Vincent Peillon participait ce samedi à un banquet républicain à Marseille. Il s'est notamment exprimé sur la force du clivage gauche/droite au niveau européen.
Rédigé le 29 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Rédigé le 23 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Vincent Peillon était ce matin l'invité des "4 Vérités" (France2). Suite au vote très favorable des militants socialistes de la grande région Sud-Est, il a souhaité les remercier, soulignant par là même l'honneur qui lui était fait. Il s'est également exprimé sur les enjeux de l'élection de juin prochain, mettant en avant que, face à la crise et à la désespérance sociale, "nous avons besoin de l'Europe, comme l'Europe a besoin des socialistes". Voici ci-dessous l'intégralité de l'entretien en vidéo.
Rédigé le 13 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (9) | TrackBack (0)
Communiqué de presse
Patrick Mennucci
Ce Jeudi 12 Mars, les militants des régions Paca, Rhônes Alpes et Corse ont ratifié à l’heure actuelle à plus de 75 % la liste de Vincent Peillon et de Sylvie Guillaume pour les élections européennes du 7 juin prochain, et ce avec une participation supérieure à celle de 2004 lorsque Michel Rocard était le candidat socialiste.
Je tiens à remercier l’ensemble des militants qui se sont déplacés, qu’ils nous aient soutenus ou non. Désormais la liste de Vincent Peillon est leur liste. Le résultat prouve que le Parti socialiste a dans le Sud Est bâti une liste intelligente, cohérente et en accord avec les attentes des militants.
Nous avons une tête de liste, Vincent Peillon qui donnera
de la hauteur à cette campagne en abordant les sujets relatifs à l’Europe avec
une grande technicité. De plus en appliquant le non cumul des mandats, il met
en lumière toute l’importance de la mission de nos députés européens. Enfin, il
est en parfaite adéquation avec la ligne politique portée par les grands élus
et les militants de la grande région Sud
Est.
Patrick Mennucci
Directeur de Campagne des Européennes pour la grande région Sud Est du Parti Socialiste
Rédigé le 13 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (7) | TrackBack (0)
Le quotidien "Le Monde" publiait aujourd'hui, sous la plume de Jean-Michel Normand, un portrait de Vincent Peillon.
Dans un parti dominé par une rivalité entre deux femmes, Vincent Peillon est une des rares figures masculines à s'être hissée sur l'avant-scène socialiste. Le lieutenant de Ségolène Royal a pris son autonomie pour se transformer, au lendemain du congrès de Reims, en chef d'un courant de moins en moins ségolâtre. Après avoir scellé un rapprochement avec la majorité constituée par Martine Aubry, il s'est posé en trait d'union entre la première secrétaire et l'ancienne candidate à l'élection présidentielle.
Vincent Peillon cultive les contrastes, voire les contraires. L'agrégé de philosophie, spécialiste du socialisme prémarxiste, est aussi un redoutable homme d'appareil. Là où le dirigeant socialiste se contente en général de quelques citations de Jaurès, lui cite Merleau-Ponty, Edgar Quinet ou Pierre Leroux, l'inventeur du terme "socialisme". Reste qu'au PS, où les théoriciens n'ont jamais bénéficié d'un grand prestige, c'est davantage Peillon l'apparatchik que l'agrégé de philo - qui, pour ses 12 ans, reçut comme cadeau d'anniversaire de sa grand-mère le Discours de la méthode de Descartes - qui a fait sa pelote.
Vincent Peillon dit s'être construit contre un père qu'il admirait et l'éducation stricte, voire rigide, qu'il a reçue. "Banquier communiste", Gilles Peillon fut nommé à 36 ans directeur général de la Banque commerciale pour l'Europe du Nord, la "banque des soviets" qui assurait les transactions entre l'Est et l'Ouest. "Un homme de l'ombre, secret, qui a sacrifié sa vie personnelle. A la maison, il était interdit de poser des questions du genre "Comment vas-tu ?" Ce qui importait, c'était l'effort, le travail scolaire. On parlait plus géopolitique que politique."
Loin du rigorisme paternel, Vincent Peillon est un personnage chaleureux, souvent drôle mais qui peut devenir cassant, voire blessant dès que la tension monte. Sa carrière au Parti socialiste a débuté tambour battant. En 1994, adhérent depuis un an à peine, il présente sa propre motion, qui recueille 8 % des voix au congrès de Liévin. Devenu membre du bureau national, il tient la plume de Lionel Jospin lors de ses campagnes présidentielles et devient porte-parole du PS en 2000. Pour lui, le 21 avril 2002 est bien plus qu'un naufrage. La succession de François Hollande - alors premier secrétaire -, qu'il guignait, lui échappe et il perd son siège de député de la Somme, qu'il ne parviendra pas à reconquérir en 2007.
Il s'obstine. Elu député européen en 2004 - un lot de consolation - il apparaît comme premier signataire des motions du Nouveau Parti socialiste (NPS), le courant "rénovateur" dont il est cofondateur. Mais c'est Arnaud Montebourg qui capte la lumière des médias. En outre, le positionnement politique est mal identifié. "Beaucoup ont cru à tort que le NPS incarnait la gauche du PS, or nous voulions rénover en installant un réformisme assumé et c'est toujours mon idée", souligne-t-il. Aujourd'hui, Vincent Peillon plaide pour que les socialistes se préoccupent des sujets qui fâchent, comme la dette publique ou la réforme de la protection sociale. "Il ne s'agit plus de définir un socialisme à la française mais de donner une véritable perspective au pays face à la crise."
Il s'appuie sur ses réseaux hérités de la période NPS et se vante d'avoir "des amis partout". Avec le temps, l'eurodéputé a également suscité quelques rancunes tenaces. "Peillon ? C'est Lucrèce Borgia avec un physique de gendre idéal ; dès qu'il sent le pouvoir à sa portée, ce type devient dangereux. Alors, il ne faut surtout pas le laisser s'en approcher", s'emporte un ancien du NPS. Quant à François Hollande, qui le surnomma "le serpent", il ne manque jamais l'occasion de moquer les changements d'alliance qui ont émaillé sa carrière.
Evoquer Vincent Peillon, c'est forcément se pencher sur son équation politique avec Ségolène Royal. Formé à l'école Jospin et idéologiquement proche de Dominique Strauss-Kahn, il a rallié en 2006 celle qui lui apparaissait comme "la seule capable d'incarner un renouveau". D'un côté, l'aura et les intuitions de la présidente de la région Poitou-Charentes. De l'autre, des réseaux solides et l'appui des grosses fédérations des Bouches-du-Rhône ou de l'Hérault.
Cette association gagnant-gagnant a été mise à rude épreuve. Populaire parmi les militants mais allergique au cambouis des manoeuvres d'appareil, Ségolène Royal est parvenue à imposer sa candidature à des barons récalcitrants mais elle a échoué in extremis à conquérir le parti. Depuis, elle a décidé de reprendre de la hauteur. Vincent Peillon, lui, n'a pas tout perdu. Bien au contraire. Il se retrouve à la tête du premier courant du PS (29 % des voix). Un capital qu'il compte faire fructifier à l'horizon 2012. Au profit de Ségolène Royal ? "Nos rapports sont, je crois, assez affectueux... et un peu contrariés, aussi", admet-il, précisant qu'il n'a "pas besoin d'elle pour exister".
Selon lui, l'ancienne candidate "peut redevenir la figure qui fera gagner la gauche, mais elle doit d'abord s'imposer comme la meilleure et nouer de véritables relations avec les intellectuels ou les grands élus". Se rangera-t-il derrière Martine Aubry ? "La gauche est dans un tel état que ceux qui sont aux commandes peuvent rencontrer des difficultés..." Imagine-t-il alors se mettre à son propre compte ? "Des gens commencent à m'en parler, mais ce jeu est très compliqué", finit-il par lâcher.
"Peillon a longtemps fait office de porteur d'eau de la rénovation pour le compte de Jospin ou de Ségolène Royal. Il a construit sa légitimité dans le parti ; il est temps qu'il s'adresse aux Français", s'enthousiasme Pascal Terrasse, député et président du conseil général de l'Ardèche. François Rebsamen, numéro deux du courant, ne s'offusque pas de ces ambitions esquissées. Mais il tient à les modérer. "Vincent est intelligent, il a du fond et de l'avenir, mais il manque d'ancrage local et va devoir jouer collectif."
Vincent Peillon, de son côté, considère qu'il a une revanche à prendre. "S'agissant des gens de mon âge, on peut dire que le parti a dévoré ses propres enfants." Comme souvent au PS, les enjeux de pouvoir recouvrent des clivages plus générationnels que strictement politiques.
Rédigé le 12 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Chers(es) Camarades,
Début janvier, lors du lancement de son site internet, l'équipe de "L'espoir à gauche" avait annoncé, dans un souci de renouvellement des pratiques politiques, la mise en ligne prochaine du 1er réseau social militant et socialiste. C'est chose faite aujourd'hui avec l'ouverture de "notre.espoir-a-gauche.fr" !
Ce nouvel outil "e-militant" se conçoit comme un espace d'échange, de convivialité, une plate-forme de réflexion et d'action, utile à la gauche dans son ensemble et au Parti socialiste en particulier. L'inscription à ce réseau social a pour objectif de permettre à tout militant ou sympathisant de participer, individuellement mais aussi et surtout collectivement, à la rénovation de nos idées, à celle de notre projet.
Pour ce faire, le réseau social "notre.espoir-a-gauche.fr" met à votre disposition des groupes de discussion structurés en diverses thématiques, que vous pouvez d'ores-et-déjà investir, selon vos domaines d'expertise, selon les expériences que vous souhaitez partager, selon les sensibilités qui sont les vôtres. Il vous permettra également de nouer des liens au sein de la communauté des "e-militants" et, très prochainement, il s'enrichira de nouvelles fonctionnalités : photos, vidéos, agenda militant...
Nous vous invitons donc dès à présent à rejoindre les sympathisants et militants de gauche qui se sont d'ores-et-déjà inscrits à notre.espoir-a-gauche.fr
Amitiés Socialistes et Rénovatrices
Rédigé le 11 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Professeur de philosophie, il aborde
presque par hasard les rives de la politique. Entre la plume et l’action, le
porte-parole de Ségolène Royal pendant la présidentielle est aussi à l’aise
pour parler philosophie que pour disséquer les courants du Parti socialiste
Voilà un homme paradoxal. Capable de produire des livres érudits sur
l’histoire des idées philosophiques et tout aussi à l’aise dans la mêlée des
courants du Parti socialiste.
Vincent Peillon peut, dans une même conversation, disserter sur les acquis de
la Révolution française et disséquer les coups bas de ses camarades.
S’enthousiasmer sur la réédition d’un livre rare et s’appesantir sur les
équilibres internes d’une obscure section des Bouches-du-Rhône. Citer les
auteurs classiques et multiplier les petites phrases assassines.
Docteur Vincent et Mister Peillon, un intellectuel et un homme d’appareil. Deux
facettes qui ont souvent dérouté les socialistes et ceux qui les observent.
L'amour de la
sagesse
Pour comprendre la complexité de Vincent
Peillon, il faut revenir à la philosophie, là où plongent les racines de sa
formation intellectuelle. Son goût pour les idées, raconte-t-il, vient d’une
tradition familiale et de rencontres marquantes.
Côté famille, il affiche un père « banquier et communiste » et une mère
chercheuse. Il souligne aussi combien il fut marqué par sa grand-mère
maternelle, « juive et républicaine, avec la passion de la France ». « Elle m’a
offert pour mes 12 ans des livres de Bergson et les Principes de médecine
expérimentale de Claude Bernard. Vous voyez le genre… »
Côté rencontre, deux personnages vont lui ouvrir les portes de la philosophie.
Le premier est le père d’un de ses amis de classe. « Aimé Patri est un type qui
m’a fasciné dès le début. C’était un philosophe caricatural, petit, avec une
canne, trônant au milieu d’une immense bibliothèque. »
L’autre personnage sera un ami de la famille, Jean-Pierre Vernant, historien,
spécialiste de la Grèce antique. « Un grand résistant, un grand militant, très
engagé dans la vie de la cité. » Inspiré par ces deux modèles, Vincent Peillon
se plonge dans les délices de la philosophie, jusqu’à l’agrégation et au
doctorat. « Durant toute ma jeunesse, la philosophie a été mon continent
intérieur, meublant toute ma vie. »
Peillon traîne
sa plume au milieu des éléphants
Vincent Peillon, alors, est encore loin des
rivages de la politique. Il va les aborder presque par hasard, au tout début
des années 1990. C’est d’abord Pierre Moscovici qui repère ce professeur à
l’école normale de la Nièvre, au moment où Lionel Jospin occupe le ministère de
l’éducation nationale. Des contacts se nouent.
Ensuite, il se voit approché par Henri Weber, un des lieutenants de Laurent
Fabius, qui cherche une plume pour son patron. Un agrégé de philosophie,
évidemment, cela fait sérieux. « C’était l’occasion d’arrondir mes fins de mois
tout en découvrant un monde nouveau. » Désireux de ne pas le voir filer à la
concurrence, Pierre Moscovici le récupère alors pour le remettre dans la
galaxie de Lionel Jospin. Ce sera aux côtés d’Henri Emmanuelli, alors président
de l’Assemblée nationale.
Le voilà à l’Hôtel de Lassay « avec pour la première fois de ma vie un beau
bureau et une secrétaire ». Il écrit les discours et « travaille autour de
l’idée républicaine pour un livre que prépare Henri Emmanuelli mais qui ne
verra jamais le jour ».
Jospin, Fabius, Emmanuelli. En quelques mois, Vincent Peillon côtoie trois des
éléphants qui vont marquer la vie interne du PS au fil des décennies. Il prend
alors sa carte « par correction » au moment même où le parti sait qu’il va
toucher le fond. « C’est le prêt Bérégovoy, l’affaire Urba, le sang contaminé…
» Inéluctable, la défaite aux législatives de 1993 vire à la déroute.
Victime collatérale, Vincent Peillon est renvoyé bon gré mal gré à son métier de
professeur de philosophie. « Cela me passionnait, mais j’avoue que j’avais pris
goût à la politique. » Il saute donc sur la proposition de coordonner les
travaux du groupe des experts du PS, piloté par Dominique Strauss-Kahn. La
double vie continue. « Je donne mes cours et je fonce ensuite avec ma vieille
voiture rue de Solférino où personne ne sait vraiment ce que je fais. »
L'avenir dure
longtemps
L’idée de sortir de l’ombre et de passer à
l’action le démange, d’autant que le congrès du PS approche. Il commence par
rédiger un texte qui a vocation à rassembler tous ceux qui veulent rénover le
parti. « Mais ils se défilent, alors je décide de continuer tout seul ou
presque. » La contribution s’appelle « L’avenir dure longtemps », titre
emprunté à un philosophe, évidemment, en l’occurrence Louis Althusser.
Alors que tout le PS fait bloc derrière Henri Emmanuelli, la motion des jeunes
rebelles recueille néanmoins 8 % des voix. Dans un PS qui vit au rythme des
rapports de force établis dans les congrès, Vincent Peillon a gagné ses galons.
« À 34 ans, j’entre au bureau national, j’arrive au milieu des barons du parti
alors que je n’ai ma carte que depuis trois ans. »
Voilà l’homme d’idées devenu homme de parti. Un prolongement naturel,
assure-t-il : « Les philosophes marquants sont ceux qui ne se sont pas
contentés de l’érudition, qui ont choisi de se mêler aux autres, d’inscrire
leur conscience dans la cité. »
Entre les deux mondes, toutefois, le choc s’avère brutal. « En philosophie, on
raisonne de façon positive, on s’efforce de toujours trouver du sens à ce que dit
l’autre. La politique, c’est exactement l’inverse. Chacun caricature la pensée
de l’autre. Tout le monde ne voit que le pire, soupçonne derrière chaque geste
des intentions mauvaises, des ambitions personnelles. »
L'Europe : un
non qui voulait dire oui
Vincent Peillon, pourtant, va creuser
méthodiquement son sillon. Dans le sillage de Lionel Jospin, il sera la plume
du candidat pour la campagne de 1995. Il revendique d’ailleurs d’être l’auteur
de la formule « droit d’inventaire » utilisée pour se démarquer des périodes
d’ombres de François Mitterrand. « Je l’avais mis plusieurs fois dans des
ébauches de discours. Il ne l’avait jamais reprise. Et puis tout à coup il se
lance, justement le jour où j’avais amené mes enfants au meeting. ça fait
quelque chose. »
Après la défaite honorable du candidat socialiste, il se cherche un fief
électoral. Ce sera la Somme, où il est élu député en 1997. « Merci Chirac et la
dissolution ! » Lionel Jospin entre alors à Matignon ; lui prend ses quartiers
rue de Solférino et devient en 2000 porte-parole du PS. Mais l’aventure de la «
gauche plurielle » finit un certain 21 avril 2002, dès le premier tour. Dans la
foulée, il perd l’élection législative.
Vincent Peillon, qui n’a alors plus aucun mandat, fait un bref retour dans le
monde des idées, au CNRS, où il poursuit ses recherches sur Ferdinand Buisson,
en vue d’un livre à paraître prochainement. Mais la politique ne le quitte plus
et il profite des élections européennes de 2004 pour se reconvertir en député
européen. Une opportunité plus qu’une vocation. « Il m’a fallu un peu de temps
pour appréhender l’importance de ce mandat, comprendre combien la question
européenne est devenue centrale. »
Ces années seront aussi marquées par les déchirements du PS sur la construction
européenne. Opposé au traité constitutionnel, Vincent Peillon estime avec le
recul « que notre non qui portait l’exigence de plus d’Europe n’a pas été
compris». Sans doute, admet-il, « parce qu’il s’est mélangé avec des voix
anti-européennes, y compris au sein du PS ».
L'envie de
responsabilités
Présent à Strasbourg, Vincent Peillon fait
aussi fructifier son Nouveau parti socialiste (NPS), le courant qu’il a créé
avec Arnaud Montebourg. Au congrès du Mans, en 2005, pourtant, leur tandem vole
en éclats. La rupture reste douloureuse. « Maintenant on se serre la main, mais
guère plus », regrette-t-il.
Vient ensuite le temps de l’alliance avec Henri Emmanuelli et Benoît Hamon. Le
trio explose avant la présidentielle, lorsque Vincent Peillon prend parti pour
Ségolène Royal dans la course à l’investiture présidentielle.
Jusqu’alors plutôt classé à la gauche du PS, le choix de Vincent Peillon en
faveur de la candidate de « l’ordre juste » surprend. Lui assure être resté
cohérent. « Depuis que je suis au PS je plaide pour la social-démocratie et la
rénovation. Ségolène était et reste toujours la plus à même de l’incarner »,
insiste-t-il.
Porte-parole de la candidate durant la campagne présidentielle, il ne rechigne
pas à se faire son « porte-flingue », fustigeant les « malfaisants », dénonçant
le « vol » lors du scrutin où Martine Aubry devance d’un demi-cheveu Ségolène
Royal… « C’était le congrès. Cette page est tournée », minimise-t-il
aujourd’hui.
Toujours partisan de l’ancienne candidate, même s’il se dit « parfois surpris
par sa façon de fonctionner », Vincent Peillon a repris sa liberté. Chef de
file de L’espoir à gauche, le courant qui fédère les « royalistes », il estime
que sa génération « doit maintenant prendre ses responsabilités ». Après avoir
si longtemps arpenté le salon des idées comme les cuisines de la politique, il
aspire ouvertement à jouer les premiers rôles.
Mathieu CASTAGNET
* * *
CONTREPOINT
Jean-Louis BOURLANGES : "Vincent
Peillon, Un
esprit libre"
(ancien député européen et ancien vice-président de l’UDF)
« J'ai de la sympathie pour Vincent Peillon car, avec quinze ans de moins que moi et une efficacité bien supérieure, il vit en permanence la compatibilité difficile de la liberté de l’esprit et de l’engagement partisan. Je parle d’esprit libre et non d’intellectuel. Pour l’intellectuel, “de gauche, forcément de gauche”, les idées sont des armes et les livres des dépôts de munitions. Il en va tout autrement de l’esprit libre : à ses yeux la lecture est un havre, une parenthèse de civilisation dans un monde de brutes. Comme moi, Vincent Peillon préfère le train à l’avion, pour une raison simple : on y est tranquille suffisamment longtemps pour lire, songer et causer en toute quiétude. Le train Paris-Strasbourg, c’est pour lui deux heures vingt de Bergson et de Léon Bourgeois interjetés entre le sérail pour étrangleurs de la rue de Solferino et l’agitation brownienne du Parlement de Strasbourg.
Les intellectuels sont nombreux en politique et souvent produisent le pire car ils ont le double défaut de se prendre pour Dieu le Père, ce qui, quand on ne l’est pas, porte à l’abus de pouvoir, et de vouloir plier à toute force le monde réel dans les moules préfabriqués de l’idéologie. Le risque de telles dérives est épargné à l’esprit libre mais il ressent à l’inverse toujours et partout le sentiment aigu de l’imperfection des choses et de l’inaccomplissement du désir. Corneille du socialisme, Vincent Peillon aime son parti tel qu’il devrait être et non tel qu’il est.
L’intellectuel chérit la simplification rassurante du monde que procure l’engagement. Ce confort, et le cortège d’horreurs consenties dont il est le prix, sont refusés par l’esprit libre. Celui-ci vit douloureusement l’amputation permanente qu’impose à ses rêves et à ses affections une réalité tristement réductrice et abusivement polémique. Hussard transcourants d’un parti dont il chérit les multiples visages sans jamais pouvoir s’arrêter à l’un d’entre eux, Vincent Peillon aime trop les socialistes pour s’identifier durablement à une partie seulement de ce grand tout qu’il a voulu embrasser.
Or, voir de l’autre côté, c’est déjà ne plus être tout à fait du sien. Peillon a suivi Jospin et Fabius, apprécié Arnaud et réprouvé Montebourg, initié Benoît Hamon et emboîté le pas à Ségolène Royal. Il a voté non à la Constitution européenne tout en pensant dire oui à l’Europe. Face à la guerre des détaillants, il a la sagesse olympienne du grossiste. Sa chance, ce serait d’être un jour l’homme de tous les socialistes. Son risque, de n’être celui d’aucun d’entre eux. Bonne chance Vincent ! »
Rédigé le 09 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Rédigé le 05 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (5) | TrackBack (0)
Vincent Peillon a répondu ce matin aux questions de François Tonneau pour le quotidien "La Provence". Il s'est exprimé sur sa désignation comme tête de liste PS de la grande circonscription Sud-Est en vue des élections européennes de juin prochain.
"La Provence" : Cette nomination est-elle vraiment un "crève-coeur" ?
Vincent Peillon :
Je fais de la politique en vérité et en sincérité. Pendant quinze ans,
j'ai travaillé dans le Nord-Ouest où j'ai tissé des liens importants.
J'ai utilisé le mot "crève-coeur", oui, mais il y a une deuxième partie
à cette phrase: j'avais envie de passer à autre chose. On m'avait
proposé l'Est et le Centre, mais le Sud-Est est la seule région où je
souhaitais et où j'ai accepté d'aller.
- Pour quelles raisons ?
V.P. : Chez
vous, j'ai trouvé des gens sincères. Je suis très heureux de l'accueil
et de la loyauté de personnes telles que Jean-Noël Guérini, qui a
montré qu'il était aussi un grand dirigeant national.
- Il dit toutefois vouloir s'en tenir à ses ambitions locales...
V.P. : Il
est très attaché à Marseille et à son département. Cela lui permet
d'avoir un rôle de sage au niveau national. Même s'il n'en a pas envie,
il le joue de facto. Quant à Patrick Mennucci, je lui fais une totale
confiance. Il sera mon directeur de campagne. Je serai dès demain dans
le Sud-Est et jeudi à Marseille.
- Vous n'en voulez donc pas à Martine Aubry d'avoir insisté pour cette nomination ?
V.P. :
Elle considère qu'après le départ de Michel Rocard, cette région que je
connais bien méritait une attention particulière. Elle a une importance
économique et une tradition socialiste fortes. En outre, il y a ici une
vraie volonté politique d'ouverture.
- Les plaies du Congrès de Reims sont-elle refermées ?
V.P. :
Cette page est tournée. On a souhaité un rassemblement sur les
Européennes. Rassemblement qui, par rapport au contexte de la crise et
de cette échéance, est indispensable. L'épisode est clos, même si ces
batailles laissent des traces. Personne ne se serait attendu à ce qu'on
soit allé si vite. Je suis content que le parti soit en ordre de
marche.
- On a cru comprendre que vous vous détachiez de Ségolène Royal...
V.P. : Nous
sommes nombreux à l'avoir aidée. Nous formions le premier collectif du
parti lorsqu'elle était candidate. Ni elle, ni nous ne sommes enfermés
dans un courant pour autant. Il y a de l'amitié et du respect avec
Ségolène Royal, que je verrai demain matin. Mais nous gardons toute
notre liberté. La seule préoccupation est l'intérêt de la gauche et du
PS.
- Quel est votre objectif pour ces Européennes, dont vous serez aussi porte-parole national ?
V.P. :
En France, on ne parle pas assez d'Europe, c'est regrettable. L'Europe
joue pourtant un rôle déterminant, y compris au niveau local. Je ferai
une campagne dans ce sens, l'objectif étant de faire le mieux possible.
Nous allons attirer les regards. Nous ferons un grand meeting national
à Marseille.
- Que pensez-vous du mot "parachutage" ?
Il ne me plaît pas. L'Europe ne s'arrête pas aux frontières d'une région, les idées socialistes non plus.
Rédigé le 02 mars 2009 | Lien permanent | Commentaires (16) | TrackBack (0)